Si l’on se penche avec attention sur les résultats révélateurs d’un sondage d’OpinionWay pour le site Doctolib, 48 % des Français avouent avoir peur de consulter un dentiste. On peut même parler de phobie, tellement l’angoisse est intense. Une phobie est, par définition, une peur irrationnelle et disproportionnée envers une personne, un objet, plus précisément, une situation donnée, en ce qui nous concerne : l’obligation de voir un chirurgien-dentiste. Cette peur ancestrale remonte au Moyen-Âge, avec l’apparition des premiers soins dentaires, pour lesquels il était courant d’arracher la dent malade pour soulager enfin la douleur du patient. Aujourd’hui, même si des anesthésies locales amoindrissent les souffrances associées à une dentition parfois avariée, nécessitant un spécialiste, avec son arsenal d’intervention bucco-dentaire impressionnant, pour des opérations délicates de sauvetage, parfois dans l’urgence, qui plus est, les Français, mettant trop longtemps, pour prendre un rendez-vous bénéfique.
La peur irrationnelle du dentiste aux racines solidement ancrées chez les femmes et les jeunes de 25 à 34 ans
Cette étude d’OpinionWay précise que ce sont les femmes qui sont les plus pusillanimes à l’idée de se frotter à la roulette : elles ne se cachent pas devant cette couardise assumée et sont 55 % à serrer des dents rien qu’à cette idée. Plus curieux, la tranche d’âge englobant les 25-34 ans, que l’on aurait pu aveuglément croire, sans la lumière de ce sondage, plus têtes brûlés, ne font guère le malin, lorsqu’il s’agit de se rendre chez le dentiste : 54 % des sondés ont joué la carte de la franchise en évoquant leur peur démesurée. Dans les deux cas (jeunes et femmes), tous ont pleinement conscience qu’ils alimentent, en grande partie, eux-mêmes, cette vision erronée, voire cauchemardesque, de ce qui est souvent une simple formalité. La peur d’avoir mal est de loin la raison majeure invoquée par 40 % du panel des gens sondés redoutant les cabinets dentaires. Cette angoisse de la douleur découle de l’anesthésie, du bruit de la fraise, et de l’odeur des produits. Il est vrai aussi que la gencive est un tissu aux nombreuses terminaisons nerveuses et irriguée par pléthore de vaisseaux sanguins, c’est pourquoi les douleurs dentaires, lorsqu’elles se manifestent, sont le plus souvent intenses. Une autre cause possible des douleurs est la tristement célèbre carie qui n’est pas le pré carré des enfants et touche aussi les adultes qui consultent trop tard et pas assez souvent.
Les parades de toutes sortes sont légion pour créer la diversion au moment des soins dentaires à prodiguer
Pour étouffer la peur au berceau (entendons, par cette cette expression littéraire, exprimée avec plus de simplicité : le plus rapidement et efficacement possibles), 12 % des personnes froussardes optent pour le choix d’une personne proche (de par filiation familiale ou affinité amicale) pour les accompagner et jouer un rôle contre-phobique (14 % pour les femmes et 9 % pour les hommes). Le stress inhérent au dentiste, a une graduation spécifique, pouvant atteindre des sommets, comme celui-ci : dans 17 % des cas, les patients ayant convenu d’un rendez-vous, indiquent avoir pensé à le repousser voire encore à l’annuler, même de façon culottée, au dernier moment. Comment inverser la courbe vicieuse d’une peur soudainement ascendante et incontrôlable ? Les suggestions des personnes interrogées s’avèrent variées et attestent d’une imagination foisonnante. 69 % des sondés sont pour une musique relaxante. 60 % voudraient une lumière plus tamisée. 41 % imaginent qu’un aquarium permettrait d’endiguer leur peur à marée haute. 35 % des patients ont exprimé le souhait de disposer d’une télé au plafond, pour que leur attention s’y focalise, pour distraire leur regard. Un diffuseur de parfum et/ou une bougie parfumée ravirait leur sens olfactif. On mesure ainsi l’importance de solliciter tous les cinq sens afin de les détourner vers plus d’apaisement.
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