A l’horizon 2050, la population mondiale aura très probablement franchi le seuil des 10 milliards d’habitants. Cette explosion démographique sera critique dans bien des domaines. Selon une étude publiée dans la revue Ophtalmology, la moitié d’entre nous aura, pour trouble de la vision le plus fréquent, la myopie. Cette dernière pourrait ainsi toucher un terrien sur deux. Ce défaut, impactant la vue de loin, ne sera cependant pas une nouveauté puisque déjà un quart des européens en sont atteints. Mais il est engagé sur une courbe ascendante ne semblant pas prête de fléchir : lunettes et lentilles auraient de beaux jours devant elles.
La myopie sort rarement seule mais associée à plus ou moins long terme à d’autres maux visuels : prévention, diagnostic, traitement sont nos seules armes
La myopie nécessite d’être détectée le plus tôt possible (chez les enfants aussi) et dans la foulée une prise en charge ad hoc car elle pourrait entrainer une cohorte de maux, si laissée telle quelle, sans avoir recours à une consultation chez un ophtalmologiste. Les auteurs de l’étude énumèrent ainsi ce qui pourrait découler d’une négligence suicidaire pour la vue pouvant aller jusqu’à la cécité. « Une forte myopie accroît le risque de pathologies oculaires comme la cataracte, le glaucome, le décollement de la rétine ou la dégénérescence maculaire, qui peuvent mener à une perte de la vision », expliquent les chercheurs. La prévention, précédant si possible la correction, est l’une des préoccupations premières des autorités de santé publique, qui sans sombrer dans une sinistrose extrême, ont les yeux vifs et grands ouverts, sur ce qui pourrait relever d’un état d’urgence planétaire, selon des projections scientifiques qui s’imposent avec clarté et face auxquelles ils ne peuvent feindre une ignorance aveugle plus longtemps.
Des causes qui méritent d’être confirmées par d’autres études et une population mondiale qui n’est pas égale face à ce fléau qui est pourtant planétaire
Parmi les causes de ce taux d’incidence de la myopie appelé à grimper dangereusement, la multiplication des écrans (d’où une lumière bleue émane, fatiguant sur le coup et aussi sur le long cours, les yeux) et une exposition moindre au soleil car nous vivons de plus en plus nombreux et confinés dans des espaces où la nature n’est plus considérée comme essentielle, pourraient expliquer le fléau, qu’est la myopie, tissant sa toile pour engluer nos capacités visuelles, au-delà d’une certaine distance. Ces deux pistes plausibles gagneraient à être étayées. Nous notons aussi que la myopie varie en fonction de disparités entre des populations de régions ou pays différentes. L’exposition de tous face à ce trouble altérant la vision n’est pas une réalité. Ainsi, les pays de la zone asiatique sont sous la menace déjà actuelle et appelée à s’amplifier d’une progression deux fois plus importante de la proportion de myopes que dans la zone Europe. La vigilance de tous, concernés de près ou de loin par la myopie, relève du registre de l’évidence.
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