Seriez-vous, peut-être sans le savoir, peut-être sans assumer votre addiction, un « smombie » ? Ce néologisme en vogue, contraction géniale de « smartphone » et de « zombie », est devenu le qualificatif privilégié permettant de distinguer les personnes qui ont la plupart du temps les yeux exclusivement scotchés à leur téléphone portable.
Cette attention monopolisée par un appareil numérique désormais objet couronné de la vie de tous les jours (qui n’a pas le sien ?) s’effectue au détriment d’un environnement immédiat qu’elles négligent et n’appréhendent pas du tout avec l’attention requise pour leur propre sécurité et même celle des autres. Ce sont les éléments principaux, que nous allons détailler, d’un sondage Opinionway pour GMF Assurances, dont l’intitulé est « Piétons et téléphones en ville : des comportements à risque » ou plus ludiquement « La balade de Charlotte ».
Les accros du téléphone portable, les utilisant à outrance, sont dans un premier lieu un danger pour eux-mêmes mais également pour les autres
L’enquête menée par l’assureur « GMF » indique que si 77% des piétons reconnaissent téléphoner en marchant, ils sont 95% à le faire chez les 18-24 ans : un pourcentage tout aussi impressionnant que celui qui va lui emboîter le pas. En effet, aveu de vigilance amoindrie sur les trottoirs, 92% des jeunes avouent de plus utiliser plusieurs fonctionnalités de leur portable comme consulter ou envoyer des messages en déambulant sur les trottoirs. Un comportement sociologiquement reconnu et ancré désormais dans nos villes mais qui se révèle être un comportement accidentogène et non dénué de risques. La preuve avec 16% des personnes interrogés qui avouent s’être déjà cognées contre un poteau alors qu’elles étaient en train de se focaliser sur leur téléphone et 25% qui reconnaissent avoir percuté un autre piéton. Des inattentions qui peuvent se payer plus lourdement encore.
Une prise de conscience nécessaire dont les plus jeunes (18-24 ans) sont les moins réceptifs avec à la clé des risques sur une courbe ascendante
Selon l’étude, l’accident face plus costaud que soi, a été frôlé par16% des sondés, qui ont par le passé, échappé in extremis à la collision avec un cycliste ou un véhicule. Les statistiques attestent ainsi que 21% des jeunes ont échappé par un heureux hasard au fait, à une échelle plus grande en termes de dangerosité avec des blessures plus lourdes dans le champ des possibles, de se faire renverser par un cycliste et 18% par une voiture ou un scooter. 78% des personnes sont pourtant conscientes des risques inhérents à l’utilisation du smartphone en ville, mais ce chiffre tombe chez les 18-24 ans (65% le reconnaissent). « En 2015, il y a eu 468 décès de piétons et nous craignons que l’usage du portable en marchant ne participe de cette hécatombe car, lorsqu’ils se retrouvent au téléphone au moment de traverser la rue, les gens sont complètement déconnectés de la réalité » selon la GMF.
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