« Purple Drank » : la drogue plébiscitée par les ados suscite l’inquiétude justifiée de l’ANSM
Adopté par un public jeune en France, qui en use et en abuse de plus en plus, le cocktail à concocter aisément soi-même, baptisé « purple drank » (du fait de la couleur violacée dont il se pare une fois mélangé) fait l’objet depuis le jeudi 10 mars d’une alerte de l’Agence nationale de la santé et du médicament (ANSM). L’inquiétude est de mise face à ce mode de défonce venant des Etats-Unis.
Qu’est-ce que le « purple drank » un cocktail à la recette enfantine et aux effets dangereux mésestimés ou ignorés ?
Le « purple drank » ou « drogue des ados », du fait de sa cible privilégiée de consommateurs parfois initiée dès l’âge de 12 ans (!), tient son nom de la couleur violacée qu’il prend une quand tous ses ingrédients sont mélangés. Sa composition est simple et à base de produits disponibles en vente libre : du sirop à la codéine (un antitussif), un anti-histaminique atténuant les effets secondaires imputables à la codéine à haute dose (comme la nausée ou les démangeaisons) et du soda. De la codéine, nous connaissons tous les effets recherchés : ils s’apparentent énormément à ceux des opiacés (décontractant, déstressant et désinhibant). Mais la codéine a des effets secondaires se révélant très dangereux, à savoir un risque d’overdose, surtout avec de l’alcool en surplus, et un risque d’addiction, avec des doses récréatives pouvant atteindre un pic hallucinant de 25 fois la dose thérapeutique. Cette boisson potentiellement délétère entraîne beaucoup d’autres effets néfastes notamment liés à une interaction entre ses différents composants : un risque avéré de toxicité pour le foie, pouvant culminer jusqu’à des hépatites fulminantes, notamment. Nous ne pouvons que constater également les méfaits suivants : somnolence, troubles du comportement, convulsions, qui complètent une véritable liste noire. D’où la mise en garde totalement justifiée provenant de l’ANSM face à un emploi détourné de substances, disponibles en officine, à l’utilité première et vertueuse, qui devrait être exclusivement médicale.
L’ANSM en appelle à la responsabilisation de tout le milieu de la santé face à une consommation qui grimpe en flèche
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