La toxicité avérée des protections hygiéniques féminines n’est pas une nouveauté, loin s’en faut, mais vient de nouveau d’être épinglée par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) concernant un choix de 27 marques connues et répandues en France mais sans les citer. Un tel constat résulte d’une étude sur la sécurité des produits d’hygiène féminine et toutes les marques, prétendues d’excellence, présentent des risques incontestables de contamination. Elles méritent une attention rimant avec précaution.
La DGCCRF s’est penchée sur 27 marques tout en gardant leur nom secret : elles cachent, sans exception, des résidus toxiques
6 références de tampons présentent des traces résiduelles de dioxines (polluants d’origine industrielle),de furanes et de composés organiques halogénés extractibles (connus aussi sous l’acronyme de « EOX »). Leurs conséquences sont catastrophiques avec un potentiel cancérogène à ne pas sous-estimer, des défenses immunitaires amoindries et pour finir une telle liste inquiétante une infertilité féminine qui peut se déclarer. Des hydrocarbures aromatiques polycycliques (connus également sous l’acronyme de « HAP ») ont été décelés dans 6 marques de tampons à la vocation hygiénique soudain douteuse et dans 4 protège-slips dont 1 osant se revendiquer « bio ». Enfin, du glyphosate – substance active des herbicides, classée récemment «cancérogène probable pour l’Homme» par le Circ – a également été trouvé dans des protège-slips d’une des 27 marques passées au crible. Bien des enquêtes ont déjà été diligentées.
Les dangers sont réels même en cas de traces résiduelles car la muqueuse vaginale n’est pas imperméable et peut les absorber
À raison de cinq jours par mois pendant près de quarante ans, la durée totale d’utilisation des protections périodiques s’élève en moyenne à six ans et demi pour une femme. Pourtant, la composition et le processus de fabrication des tampons, serviettes hygiéniques et protège-slips restent opaques. Pour cause : faute d’y être obligés, les industriels ne diffusent pas ces informations. L’étude a démontré que la plupart des références analysées contenaient des substances toxiques. Les quantités sont certes petites mais suffisantes pour atteindre les seuils de détection. L’addition de ces dernières augmenterait notamment les risques très graves de SCT (syndrome du choc toxique). Il n’existe pas de risque zéro, surtout que le vagin a une certaine perméabilité. Si les résidus parviennent à passer la muqueuse vaginale, c’est en faible quantité : la psychose est à proscrire mais la prudence est à optimiser pour cerner les effets sur le long terme.
Plus de clarté est souhaitable de la part des fabricants protégés par une législation favorisant une sous-information hygiénique
Notons que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a bien entendu et pris bonne note des suites à donner suite au documentaire choc « Tampon, notre ennemi intime » diffusé à l’initiative de 60 Millions de Consommateurs. D’ici à fin 2017, un rapport est attendu et devrait montrer l’impact néfaste de ces résidus toxiques sur la santé des femmes. Mais pourquoi une opacité persistante de la part des fabricants ? Le problème avec les tampons, c’est qu’ils entrent dans la catégorie des « produits de consommation classique » et bénéficient donc d’une réglementation qui laisse une liberté débridée aux fabricants de communiquer leur composition. Ou pas. Les règles sont un phénomène physiologique normal et les protections périodiques ne sont donc pas considérées comme des dispositifs médicaux. Un statut qui arrangent les industriels. La recherche n’est de plus pas à l’ordre du jour.
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