Le trafic de médicaments est dans son âge d’or en France tout autant que dans le reste du monde sur lequel il sévit d’une manière que nous pourrions qualifier d’épidémique. C’est un jeu de cache-cache qui ne s’arrête jamais entre trafiquants et douaniers. Pour que ce commerce totalement illégal cesse, d’une façon que nous souhaitons pérenne, une vaste opération internationale, visant en particulier la vente illicite de médicaments sur Internet, qui est florissante, a été couronnée de succès et menée avec une orchestration hors pairs dans une centaine de pays, selon les douanes françaises qui se sont exprimées dans un communiqué. Baptisée « Pangea IX », cette intervention fédérée s’est déroulée du 30 mai au 7 juin 2016.
Une saisie inimaginable de par ses quantités effarantes dont nous pouvons féliciter les douanes françaises
En France, avec une exactitude d’horloger, nous pouvons avancer que 961 192 produits de santé illicites ainsi que 1422 kilos de produits de santé en vrac ont été saisis. C’est dans ce hub, plateforme aéroportuaire principale de notre pays, qu’est l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, que la majorité des prises ont été réalisées. Avec pour moyen de transport, des valises et des bagages en soute qui ne payaient pas de mine, les mailles du filet douanier français ont cependant fonctionné à merveille, pour une saisie se révélant colossale : elle se compose surtout de médicaments sans autorisation de mise sur le marché en France (580 000), de produits de santé contrefaits (une estimation aux alentours de 190 000 comprimés) et de médicaments détournés de leur usage et utilisés comme stupéfiants (plus de 30 000 doses). Plus de 77% des produits saisis provenaient d’Asie (L’Inde truste tristement la première place avec 64,22% du volume total d’entre eux). Ce succès douanier rentre dans les annales par la grande porte et est également destiné à dissuader les trafiquants de persévérer dans leurs travers juteux mais ne se souciant d’aucune éthique vis-à-vis de leurs clients souvent dupés.
Ce sont désormais le volet judiciaire et la disparition programmée des sites illicites qui prennent le relais
Au total, 24 enquêtes judiciaires ont été ouvertes sur pléthore de médicaments, produits cosmétiques et substances dopantes interdits sur le territoire métropolitain tout autant que dans la ZEE (Zone économique exclusive) relevant de notre juridiction. Selon les douanes françaises, 55 sites internet illégaux de vente de médicaments ont été identifiés, on ne peut plus clairement, au cours de l’opération (il ne faut pas oublier les préparatifs préalables et parfois longs d’une offensive ayant un maximum d’atouts pour réussir) et 7 plateformes en ligne ont déjà été radiées de la Toile. Quant aux sites hébergés à l’étranger, un signalement « sanitaire » sera adressé aux pays hôtes. Coordonnée par Interpol, l’Organisation mondiale des douanes, le Permanent Forum on International Pharmaceutical Crime, le Head of Medecine Agencies Working Group of Enforcement Officers et appuyée par les industriels du médicament, « Pangea IX » est la plus vaste opération de ce type jamais menée sur internet, peut-on lire dans le communiqué. Notons pour terminer, que tout médicament vendu en ligne, peut échapper à une vigilance indispensable, et se révéler, au mieux un placebo, au pire d’une toxicité avérée.
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