Voilà un peu plus de 10 ans que les élèves des collèges et lycées, depuis le décret Bertrand, ne sont plus autorisés à fumer dans les établissements scolaires même en cours de récréation. La menace terroriste est cependant une triste réalité que nous ne pouvons occulter. Le ministre de l’Education, jean-Michel Blanquer est invité à autoriser, entre autres pistes, la création d’espaces fumeurs, là où ils ont été si longtemps bannis. D’autres voix (associatives notamment) tiennent à souligner que le tabac rend accroc très tôt et que c’est aussi un danger, véritable fléau sanitaire à long terme.
L’interdiction du tabagisme dans les écoles, collèges et lycées a été imposée par le décret Bertrand entré en vigueur le 1er février 2007 : en voici les détails majeurs ajoutés à la loi Evin
Depuis le début des années 1990, de nombreuses mesures législatives et réglementaires ont été mises en place pour renforcer la lutte contre le tabagisme, tout particulièrement en ce qui peut concerner les plus jeunes. Cela fait déjà plus de 10 ans maintenant que le désormais célèbre décret Bertrand, entré en vigueur le 1er février 2007, a ainsi complété et corrigé la loi Evin en interdisant de fumer dans l’enceinte des écoles, collèges et lycées publics et privés, ainsi que des établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs (bâtiments fermés et couverts, mais également endroits ouverts ou découverts tels que les cours). Aucun emplacement réservé aux fumeurs ne peut être créé dans ces établissements. « Haro sur le tabac » aurait-pu écrire La Fontaine. Mais le gouvernement pourrait assouplir ce décret : c’est ce que nous allons étudier car ce serait une mini-révolution.
Une rentrée des élèves avec le retour possible de la cigarette dans l’enceinte des établissements pour éviter toute menace ou acte terroristes perpétrés dans leur très proche périphérie ?
Ce vendredi, rentrée des professeurs avant celle des élèves lundi, les chefs d’établissement, par la voie notamment de leur syndicat, le SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale) ont sollicité de la part de leur tout nouveau ministre, Jean-Michel Blanquer, une modification de la loi Evin (retour en arrière ou mesure indispensable à la lutte antiterroriste ?) qui permettrait aux lycéens de disposer du droit de fumer dans l’enceinte des établissements. Un tel choix polémique s’impose comme une évidence pour les proviseurs : les trottoirs seraient ainsi des espaces dénués de troupeaux d’accrocs à la clope devant les lieux voués à l’éducation. L’autre motif invoqué est la vulnérabilité des élèves, contraints de fumer hors établissement, qui seraient des cibles faciles pour les terroristes. Une centaine d’établissements avaient détourné la loi pour cette raison en 2006.
Le sujet attise la polémique et les associations entendent se faire entendre, si ce n’est au ministère de l’Education, auprès de celui de la Santé : le couple tabac/jeunesse s’entend bien
Une dizaine d’établissements sont encore hors-la-loi avec un accès permis aux fumeurs dans leur enceinte et ce en dépit de deux procès remportés par la DNF (Les droits des non Fumeurs) en 2016 vis-à-vis de ces entorses au décret Bertrand. Face à ce sujet brûlant, le ministère de l’Education envisage des pistes diverses : « laisser à chaque proviseur le soin de décider pour son établissement « , selon une source ministérielle. Mais est-il permis de rendre une loi ajustable par tous alors que nous ne devons pas oublier le sens égalitaire qui est indissociable de sa mise en place ? Le ministère de la Santé a peut-être son mot à dire selon des associations ouvertement antitabac. Les jeunes de 12 à 25 ans qui fument régulièrement consomment en moyenne 10 cigarettes par jour. La quantité de cigarettes fumées s’élève rapidement au cours de l’adolescence : les signes de la dépendance s’installent très vite.
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