Nous sommes tous sujets, à des degrés divers suivant une sensibilité propre à chacun, à une alternance d’épisodes tristes inhérents à la perte d’un proche ou une rupture sur le plan sentimental et des épisodes heureux comme l’émerveillement d’une naissance ou la magie d’une rencontre amoureuse. Le syndrome du cœur brisé, qui a été baptisé « takotsubo », par les chercheurs japonais ayant eu le privilège de cette découverte, à la fin du siècle dernier, présente les symptômes suivants : une cardiomyopathie qui est le fruit nocif d’un stress émotionnel si intense qu’il peut multiplier fortement les risques d’accidents cardio-vasculaires (la fatidique crise cardiaque). La corrélation jouant déjà entre cette pathologie et les aléas parfois sinueux de la vie, que l’on pourrait qualifier de négatifs, vient également d’être élargie aux émotions positives ayant aussi leur mot et leurs maux à dire. Ce trouble nommé, poétiquement, syndrome du cœur heureux, lorsque décliné sous la variante du bonheur, peut vous émietter également sans pitié.
Une étude mettant en avant que le syndrome du cœur brisé peut aussi être lié à un état émotionnel heureux
Les auteurs de cette étude, de l’hôpital universitaire de Zurich, dont les résultats ont été relayés par leur publication dans la revue de la société européenne de cardiologie, The European Heart Journal, se sont attelés à un décryptage des données concernant un panel au spectre comptant 1 750 patients en provenance de 9 pays différents et obligatoirement (c’était un des critères indispensables de sélection) inscrits sur le registre international de takotsubo. Il découle de cette investigation scientifique que 485 patients ont souffert du syndrome du cœur brisé suite à un choc émotionnel et pas toujours pour les raisons que l’on croit. Ainsi, et c’est là où cette étude apporte un éclairage novateur, pour une proportion -certes timide mais jusque-là insoupçonnée- de 4% des personnes qui ont été impactées, les émotions découlant du syndrome du cœur brisé étaient positives. Chez les 96% restants, le syndrome était survenu suite à un état de mauvais stress, étant ingérable, avec les pépins physiques y étant associés.
Ce syndrome d’origine japonaise (takotsubo) touche en majorité les femmes ayant l’age de la ménopause
Le syndrome du cœur brisé , ou takotsubo (en réalité étant composé de deux mots : tako-tsubo signifiant littéralement en langue nippone «piège à poulpe» car, en règle anatomique générale, le ventricule gauche prend une forme d’amphore, ressemblant fortement à un piège à poulpe), tel que nous l’avions spécifié en introduction, puise les origines de sa découverte au Japon dans les années 1990. C’est donc un sujet d’étude encore récent qui mérite d’être mis sous un éclairage, aux différentes nuances, pour en percer tous les secrets. Autre donnée pour le moins essentielle issue de l’étude : il touche surtout les femmes après la ménopause. 95% des patients sont par conséquent des femmes dans le groupe du cœur brisé ou celui du cœur heureux, respectivement avec un âge médian de 65 ans et de 71 ans, confirmant que la majorité des TTS (syndrome takotsubo) ont lieu après la ménopause. Dans l’étude, aucun décès n’a été à déplorer à l’hôpital chez les cœurs heureux contre 1% (5/465) parmi les cœurs brisés.
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