Ce qui n’était que facultatif est désormais obligatoire. Tout vendeur de boissons alcoolisées, sur place ou à emporter, devra s’assurer de la majorité de ses clients. C’est une des mesures préventives, inscrite dans la loi de santé de janvier 2016. L’objectif : éviter les fréquents boires et déboires d’une jeunesse, dont la première cuite se révèle de plus en plus précoce, et est le plus souvent suivie d’autres. C’est la tranche d’âge des 15-25 ans qui est dans la ligne de mire de la DGS.
Tous les vendeurs autorisés d’alcool ont désormais l’obligation légale et la lourde responsabilité, de s’assurer de la majorité des consommateurs, commandant une boisson alcoolisée
La loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé prévoit, dans son volet de prévention, que l’incitation d’un mineur à la consommation d’alcool sera sanctionnée. Beaucoup de commerces qui proposent sur leur ardoise un panel de boissons alcoolisées se sentent directement concernés, et ce à juste titre. En effet, les cafés, restaurants, stations-service et magasins, qui vendent de l’alcool, devront désormais exiger la preuve, sur présentation d’une pièce d’identité s’ils se situent complètement dans le doute, que leur client potentiel est majeur. Cette obligation est désormais actée, alors que jusqu’à maintenant, elle était simplement une requête facultative.
La Direction générale de la santé (DGS) voit même les choses en grand, avec un tout nouvel affichage. Spécifions aussi que les sites web de vente d’alcool se voient dotés de leur propre bandeau. L’objectif est donc avant tout de prévenir, mais tout laxisme pourra-t-il être évité, de la part de certains vendeurs, étant peu regardants vis-à-vis l’âge d’un client ? Cette question mérite d’être posée.
La DGS juge cette mesure nécessaire, face à un fléau galopant, à savoir l’alcoolisation des 15-25 ans, dont la précocité est inquiétante et peut déboucher, sur le long cours, sur un alcoolisme chronique
Dans son communiqué, la DGS justifie pleinement la mise en place effective de ces nouvelles dispositions. Elles sont, selon ses dires, bien entendu fondés, mises en place pour répondre de façon appropriée « à l’augmentation inquiétante des alcoolisations massives chez les 15-25 ans. » L’obligation du vendeur, sur lequel pèse donc une responsabilité de plus, figurera, le plus explicitement qui soit, sur de toutes nouvelles affiches, appelées à être apposées sur tous les débits de boissons, c’est-à-dire, chez tous ceux que nous avons mentionnés plus haut, que la consommation soit sur place à emporter.
Ce dispositif peut paraître sévère mais est un impératif d’ordre sanitaire, afin d’éviter les conduites addictives, d’une jeunesse inconsciente, s’adonnant des alcoolisations massives (le terrible « binge-drinking », dont nous ne sommes pas les champions en Europe). En France, 16% des filles de 15 ans et 17% des garçons du même âge déclarent avoir été ivres au moins deux fois dans leur vie, selon un récent rapport de l’OCDE. La moyenne européenne se situe à 24% pour les filles et 27% pour les garçons.
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