Les œufs s’invitent dans nos assiettes sous des formes variées, suivant un temps et des modes de cuisson différents. Les consommateurs en raffolent (220 par Français chaque année) mais ils sont de plus en plus vigilants vis-à-vis des œufs de batterie, sur lesquels planent un boycott indéniable et une prise de conscience de la souffrance animale. Les enseignes de la grande distribution s’adaptent au déclin amorcé des œufs de batterie, et même de leur disparition prochaine (déjà effective dans certains pays européens) des étals boudés.
La souffrance des poules en cage est incontestable et explique en grande partie une prise de conscience collective et la fin programmée des œufs de batterie
Même si le bio, rimant souvent avec un élevage en liberté et en plein air, est sur la pente ascendante, pour ne pas dire en plein boom, les deux tiers des poules pondeuses françaises sont encore élevées en batteries, c’est-à-dire en cage, dans des hangars insanes. Le jour leur est étranger. Fouler l’herbe également. La promiscuité est telle (l’équivalent d’une feuille de type A4) qu’elles ne pourront jamais déployer leurs ailes. L’absence de litière, de perchoir et de nid provoquent chez ces poules de très graves troubles comportementaux. Les poules élevées en batteries accusent également le coup physiquement car elles ont souvent les os brisés, car sujettes, à leurs dépens, à de l’ostéoporose. C’est donc un constat alarmant qui prévaut et nous écourtons le long inventaire des souffrances propres à leur enfermement quasi-carcéral.
Des producteurs, peu ou pas du tout consultés, qui vont devoir s’adapter, par souci d’exigence éthique et préférence pour le bio, à faire face à cette donne
Mais mettons nous à la place des producteurs un instant : ils vont devoir s’adapter, et cela passe par un investissement inévitable, auquel le ministère de l’Agriculture a prêté une oreille attentive. L’autre écueil majeur, c’est le coût. Le bio ou le plein air sont 30% plus chers que l’élevage de batterie. Quand vous avez à faire face à une épidémie de grippe aviaire, pour prendre un exemple tristement notoire en ce moment , les risques sanitaires augmentent avec dangerosité. Dans cette histoire de ponte de solutions nouvelles, au vu de ce qui se déroule en Allemagne ou encore en Belgique, la France est très en retard. En Autriche, les poules de batterie se révèlent interdites depuis sept ans. Les producteurs ont peur d’un avenir sans leur chiffre fétiche de classification « 3 ».
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