La viande transformée, consommée à l’excès, augmenterait la fréquence et la gravité des crises d’asthme
Une récente étude associe la consommation trop régulière de viande transformée à l’augmentation et à la sévérité des symptômes liés aux crises d’asthme. Le CIRC (Centre international de recherche sur le Cancer) avait déjà classé la viande transformée, comme cancérogène pour l’homme, avec le socle solide de 400 études épidémiologiques. Un groupe de travail a ainsi conclu que la consommation de viande transformée provoquait le cancer colorectal, qui a occasionné 150 000 décès, en France, en 2015. Elle est aussi un facteur aggravant, d’un développement du diabète, et des maladies cardiovasculaires.
Qu’appelle-t-on la viande transformée selon l’Organisation mondiale de la santé (plus connue sous son acronyme : OMS) ?
Les produits carnés transformés (ou viande transformée) font référence à la viande qui a été transformée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d’autres processus, mis en oeuvre pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation. La plupart des viandes transformées contiennent du porc ou du boeuf, mais elles peuvent également contenir d’autres viandes rouges, de la volaille, des abats ou des sous-produits carnés comme le sang. À titre d’exemples de viandes transformées, on trouvera les hot-dogs (saucisses de Francfort), le jambon, les saucisses, le corned-beef, les lanières de boeuf séché, de même que les viandes en conserve et les préparations et les sauces à base de viande.
La consommation maximale de viande transformée ne doit pas dépasser la barre de 4 portions hebdomadaires surtout si vous souffrez d’asthme
Cela peut paraître peu, mais est un seuil à ne pas dépasser, pour les personnes sujettes à des crises d’asthme : il faudrait, idéalement, qu’elles évitent de manger plus de 4 fois semaine, à défaut de s’en abstenir complètement, ce genre d’aliment, selon les résultats pour le moins probants, émanant d’une étude publiée dans la revue médicale Thorax . Cette conclusion est issue d’une collaboration entre des chercheurs de l’Inserm en France, du Centre national espagnol de recherche sur le cancer et du Centre de recherche en épidémiologie environnementale, de l’Instituto Nacional De Salud Publica (Mexique) et de la Harvard Medical School aux Etats-Unis. En bref, les chercheurs sont tous issus d’universités ou organismes prestigieux d’investigation scientifique. Leur méthode de travail a nécessité la mobilisation de 971 personnes, d’âge adulte, avec pour chaque patient volontaire, un score nutritionnel complet, un poids basé sur l’indice de masse corporelle (IMC), et un score d’asthme.
L’association entre le surpoids, basé sur l’IMC, et une surconsommation de viande transformée, se révèlent d’une dangerosité indéniable
Le score nutritionnel a été basé sur la consommation d’une variété de 118 aliments par les cobayes. Les symptômes de l’asthme (crise d’essoufflement aiguë, sensation d’oppression au niveau de la cage thoracique, difficulté à respirer profondément, etc.) au cours des 12 mois précédents, ont été notés sur une échelle de 0 à 5 (c’est notre score d’asthme). La consommation de viande séchée a été classée sur une échelle de 1 (jugée faible), 2 et 3 (jugée moyenne), et jusqu’à 4 ou plus (jugée comme trop élevée), ce sur une base hebdomadaire. Au début de l’étude, 42% des participants ont déclaré avoir eu de l’asthme au cours des dernières années. 35% étaient en surpoids, dont 9% d’obèses.
Les cobayes ont déclaré qu’ils consommaient 2,5 portions d’ingrédients de viande séchée et transformée par semaine. A la fin de l’étude, 53% des personnes présentent le même score de symptômes d’asthme qu’au début, 27% des symptômes d’asthme réduits, 20% des symptômes d’asthme aggravés. Et consommer de la viande transformée 4 fois par semaine ou plus augmente de 76% le risque d’avoir des scores de symptômes d’asthme aggravés. L’IMC joue un rôle d’aggravation nettement marquée des crises d’asthme.
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