Plus un mammifère est petit plus ses spermatozoïdes sont grands et l’inverse se vérifie aussi

par | 11 Juin 2023

La nature recèle de curiosités bien cachées que les scientifiques découvrent au compte-goutte. Ainsi la taille des spermatozoïdes n’a rien à voir avec la corpulence de l’animal qui en est porteur : l’un des exemples les plus illustratifs et sans doute le plus étonnant est que les souris ont des spermatozoïdes plus grands que ceux des éléphants ! Ce qui va à l’encontre de ce que l’on imaginait jusqu’à maintenant. Des biologistes de l’université de Zurich-Irchel (Suisse) se sont penchés sur la question, insolite de prime abord, avec une investigation poussée au sein de l’intimité reproductive de divers mammifères mâles : souris, éléphants est mêmes baleines ont été passés au crible et voici ce qui l’en ressort.

Une diversité incommensurable de spermatozoïdes dans le règne animal

Les spermatozoïdes des mammifères sont très similaires aux spermatozoïdes humains, constitués d’une tête et d’un unique flagelle qui assure leur motilité. Celle-ci leur est indispensable dans la course effrénée qu’ils se livrent pour être le premier à atteindre l’ovule et la féconder. Aux antipodes des idées reçues, ce ne sont pas les animaux les plus grands qui produisent les spermatozoïdes les plus longs. Par exemple, la baleine mâle produit des gamètes mesurant un dixième de millimètre, bien plus petits que ceux des souris. De même, les spermatozoïdes des éléphants n’atteignent pas le millimètre. Le spermatozoïde humain ne mesure que 60 micromètres de longueur soit une taille minuscule.

L’étude s’est déroulée de la sorte : l’équipe sous la houlette de John Fitzparick a analysé des caractéristiques communes à 100 différentes espèces de mammifères. Taille des spermatozoïdes, quantité de  sperme produite lors d’une éjaculation, ou encore masse corporelle ont été passées au peigne fin. L’objectif idéalement recherché, selon toujours le même coordinateur de l’étude, était de « comprendre pourquoi la taille ou la forme des spermatozoïdes varient tellement entre les espèces, alors même que ces cellules remplissent toujours la même fonction, celle de féconder les œufs des femelles ». Leur conclusion est que c’est l’accouplement différent suivant l’espèce qui est la clé.

C’est l’accouplement qui expliquerait la longueur des gamètes ad hoc

Les chercheurs, pour étayer leurs propos, donnent l’exemple de l’éléphant : les risques pour que les spermatozoïdes se perdent et n’atteignent pas les ovocytes atteignent un niveau préoccupant car les voies reproductives des femelles sont extrêmement larges. Pour pallier à cette perte, première barrière à la survie de son espèce, l’éléphant produit beaucoup de gamètes mais de petite taille. Chez la souris, c’est exactement l’inverse : le spermatozoïde est moindre sur le plan quantitatif. Les mâles misent plus sur la taille de leurs gamètes, qui seront alors plus efficaces pour féconder les femelles. En effet les voies destinées à la reproduction de ce rongeur n’équivalent en rien à un marathon haletant.

On parle de « stratégie du gâchis » pour l’éléphant chez qui le quantitatif prévaut et est gaspillé en masse au moment de l’accouplement. Un même mammifère ne peut pas bénéficier des deux avantages (la qualité et la quantité). La qualité incombe par contre à la souris, qui au moment de se reproduire, va droit et rapidement au but féminin ô combien convoité par des spermatozoïdes surnuméraires. En bref, nous comprenons mieux maintenant le sens de l’affirmation en haut de page et nous vous l’avons démontrée, ce qui a dû balayer de poussiéreuses certitudes. Nous aurions pu choisir d’autres mammifères mais nous avons opté pour les écarts les plus criants pour rendre l’article percutant.

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Rédigé par Jade Bernard

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