Renault, deuxième constructeur automobile français, doit rendre des comptes ce lundi 18 janvier, et faire preuve de clarté et d’honnêteté, lors d’explications à fournir pour sa défense, concernant certains de ses moteurs carburant au-dessus du seuil toléré des nouvelles normes anti-pollution, devant une commission nommée par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, selon Les Échos ce dimanche. Cette commission, au caractère exceptionnel, a pour but de s’assurer que les constructeurs respectent l’environnement avant toute commercialisation et ne fraudent pas aux tests d’homologation des véhicules. Le scandale Volkswagen est resté tristement gravé dans les mémoires et a conduit à des investigations renforcées : Renault en a fait les frais tout récemment.
Renault présenté en quelques chiffres clés et son inspection surprise par la DGCCRF
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a en effet mené, jeudi 14 janvier, des perquisitions sur plusieurs sites du groupe automobile Renault. Le résultat immédiat a été un impact boursier suite à une suspicion de mise : sur les deux journées de jeudi et vendredi, le titre du groupe a dévissé de 20 % pour la première journée et dans une moindre mesure de 3,37 % pour la seconde journée. Bref, une côte boursière du titre en chute libre qui s’avère loin d’être négligeable sur les résultats du groupe (allié avec Nissan depuis 1999 et ambitionnant de passer de la quatrième place mondiale à la troisième pour monter enfin sur un podium convoité) qui étaient les suivants en 2014 : 2,71 millions d’unités vendues, un chiffre d’affaires de 41 milliards d’euros et un bénéfice net de 1,89 milliard d’euros. Renault emploie 117 000 personnes dans le monde et a su se positionner sur le marché automobile de 125 pays. Son rêve est de détrôner son rival qu’est PSA Peugeot Citroën.
Un grand oral où Renault joue gros financièrement et pour son image de marque
Renault est dans une situation inconfortable avec de forts soupçons de tricherie ou de négligence suite à l’inspection, déjà soulignée plus haut, de la répression des fraudes, sur trois des sites du groupe. Ces manquements pourraient coûter cher, à bien des égards, à la marque qui n’est pas en odeur de sainteté et devra argumenter au mieux pour passer son grand oral d’aujourd’hui. Voilà ce qui a mis la puce à l’oreille de la répression des fraudes : les contrôles menés depuis octobre (on se croirait dans une véritable chasse aux sorcières qui prévaut également pour d’autres fabricants) pour vérifier le niveau réel des émissions de particules nocives de plusieurs véhicules de la marque auraient donné des résultats différents de ceux obtenus lors des tests d’homologation sur au moins 2 modèles. Renault va devoir convaincre les autorités chargées de l’évaluer que le problème serait d’ordre « technique » et pas le fruit pourri issu de « manipulations destinées à respecter les normes tout en bloquant les systèmes sur route ». En bref, il convient pour la marque au losange de montrer patte blanche.
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