Si le déclin indéniable des insectes pollinisateurs est amorcé, ce sont les bourdons qui suscitent particulièrement, avec tristesse, l’actualité du moment. Ils sont directement exposés à un excès de thiaméthoxame, un insecticide néonicotinoïde qui provoque, entre autres, une fertilité en berne chez de nombreuses reines.
Il convient de souligner et surveiller avec de la gravité « le syndrome d’effondrement des colonies » chez les bourdons
C’est une terrible nouvelle que l’annonce d’une menace de plus sur les insectes pollinisateurs dont l’avenir pèse sur le nôtre. Un pesticide, loin de susciter l’adhésion auprès de la communauté scientifique, le thiaméthoxame, pourrait entraîner la disparition radicale des bourdons, d’après une étude publiée lundi 14 août dans la revue Nature Ecology & Evolution. Ce sont les reines qui sont les plus directement visées par la toxicité indéniable de cet insecticide néonicotinoïde. On constate, en effet, une baisse de leur fertilité, à savoir des pontes plus rares chez certaines, qui pourrait occasionner une chute démographique des bourdons. Tout dépend doublement du degré et la durée de l’exposition. Une raréfaction des pontes par les reines pourrait endiguer la multiplication des nouvelles colonies avec une issue tragique. Un tel phénomène se nomme « le syndrome d’effondrement des colonies ».
Les néonicotinoïdes : comment empoisonnent-ils, d’une manière sournoise, les bourdons sans espoir de survie ?
Les néonicotinoïdes affectent le système nerveux des insectes, provoquant la paralysie et la mort. La famille des néonics est composée de substances aux noms barbares : acétamipride, clothianidine ou encore thiaclopride. Aujourd’hui, un tiers des insecticides vendus dans le monde sont des néonics, ce que nous pouvons déplorer au plus haut point. Le cadre législatif européen a déjà sévi vis-à-vis des trois néonicotinoïdes jugés comme étant les plus nocifs, en 2013, en les bannissant des cultures à fleurs mais pas des céréales d’hiver. Une technique, l’enrobage de semence, est dans la ligne de mire écologique. C’est la graine est d’abord traitée puis le produit est véhiculé dans la sève pendant toute la durée de vie de la plante. On le retrouve conséquemment ainsi autant dans le nectar que le pollen.
L’inquiétude légitime vis-à-vis des insectes pollinisateurs culmine même au sommet des nations à savoir à l’ONU
Selon une étude alarmante au niveau mondial, du ressort de l’ONU, on estime qu’environ 40% de tous les pollinisateurs invertébrés sont en danger d’extinction. Cette situation nous prend au piège autant que les bourdons et autres insectes apparentés puisqu’elle pose une épée de Damoclès pesant extrêmement sur l’avenir de toute la production alimentaire mondiale. En effet, 75% des cultures qui ont pour vocation l’alimentation dépendent au minimum partiellement de ces pollinisateurs. Les abeilles font, depuis un moment, figure d’ambassadrices de leur propre cause à savoir leur chance d’échapper à une extinction qui serait désastreuse avec un bouleversement des écosystèmes qu’elles harmonisent. Il convient d’ouvrir précautionneusement nos ailes d’anges gardiens avec comme objectif de sauver aussi les bourdons.
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