Cette peau synthétique est bluffante : elle est, première mondiale, auréolée de succès, dotée de poils et de glandes sudoripares, et sa transplantation, exclusivement sur la souris, pour le moment, a parfaitement fonctionné. C’est une innovation, dépassant de loin tous les essais précédents, de la création, si désirée, d’une peau artificielle, se rapprochant au plus près de celle naturelle, et idéalement de la nôtre, qui vient de franchir une échelle supérieure. Il est nécessaire de souligner que les recherches, ayant abouti à des résultats concluants, reposent pour l’instant, sur les cellules épidermiques des souris, mais sont très encourageantes, pour l’avenir, en ce qui concerne la genèse d’une peau dotée, d’un maximum de propriétés, avec une volonté de celle de l’homme. Ce sont des chercheurs émérites nippons, du Riken Center for Developmental Biology, qui sont à l’origine de cette avancée scientifique. Les fruits vertueux de leur étude ont été diffusées par la revue Science, et sont consultables, en toute liberté, sur le site internet du centre Riken. Dans le mensuel scientifique, les créateurs d’une « seconde » peau, nourrissant, sans nul doute, le rêve à venir d’une kyrielle d’usages, et s’en réjouissent : « Nous avons généré un système tégumentaire (comprenant peau, poils et ongles) en bio-ingénierie 3D qui comprend les follicules pileux et les glandes sébacées ».
Une « peau in vitro » qui constitue une première mondiale de par la hauteur novatrice de de ses trésors d’ingéniosité aux assises scientifiques solides
Dans le but de clarifier leurs expérimentations réussies, en des termes plus vulgarisateurs, et accessibles du grand public, nous pouvons dire que ces experts, ont réussi la possibilité de parvenir à faire pousser des cheveux (cette pilosité capillaire est inédite) sur une peau créée, presque dans son intégralité, au sein d’un laboratoire (nous disons « in vitro »), par le biais de cellules issues des gencives de souris, et à lui faire secréter de la sueur (la transpiration est le rôle qui échoit aux glandes sudoripares), ce qui constitue également une galvanisante idée ayant abouti. Pour clore en beauté le tout, cette peau est nantie de glandes sébacées, ce qui la rend encore plus vivante. Si le résultat, virant au vert fluorescent, et coiffé d’une touffe des plus inélégantes, n’est guère aguichant, la prouesse, quant à elle, est bien réelle. Comment cette équipe japonaise est-elle parvenue à une telle innovation ? Les chercheurs ont utilisé des « cellules-souches pluripotentes induites », expliquent-ils dans la revue Science. Ces cellules, issues d’échantillons de peau prélevés sur les gencives des souris, puis retouchées, en laboratoire, ont la divine capacité de se multiplier, après toute implantation. Tout greffon grandirait alors, avec une fascinante facilité sous forme de cellules, baptisées également iPS.
Une prouesse au double bénéfice : des animaux de laboratoire épargnés et des maladies ou brûlures graves de la peau amenées à être mieux soignées
Voici comment ont procédé, en trois temps, les scientifiques nippons, pour parvenir à leurs louables desseins. Pour être préparées in vitro, les cellules souches ont ainsi été prélevées, sur des rongeurs. Une fois le tissu artificiel développé, il a été l’objet d’un greffon réussi sur d’autres souris, au système immunitaire, se révélant déficient. « Le tissu s’est correctement connecté aux tissus hôtes, tel que l’épiderme, les muscles et les fibres nerveuses, sans générer de tumeur », confirment assurément, avec aussi une humilité qui les honorent, les chercheurs, du pays du Soleil Levant. Nous voilà dans l’attente très vive, du secours précieux et même salvateur que cette peau « in vitro », pourrait apporter à l’humanité, alors que dans un premier temps, pour Takashi Tsuji, directeur de cette étude, une porte salvatrice a été grande ouverte (sur le plan de l’éthique, qui doit prévaloir, pour tout être vivant doué de sensibilité) pour les souris et autres animaux, jusque-là négligés, et soumis à des tests, qualifiés par certains, de barbares, dans l’intimité carcérale des laboratoires. L’autre objectif serait aussi de soigner la peau malade ou encore celle des grands brûlés, ce dans un avenir plus lointain (une dizaine d’années est une estimation plausible pour les premiers essais sur l’homme).
0 commentaires