Manger son placenta aurait trois vertus pour les femmes ayant accouché : prévenir la dépression post-partum (qui survient juste après la naissance du bébé), favoriser la lactation (la production de lait maternel) et enfin le fait de récupérer plus rapidement après la mise-bas. Notons que tous les mammifères ont le réflexe de se nourrir de leur placenta mais la question suivante se pose en ce qui concerne les toutes jeunes mamans : une telle pratique ne comporte-t-elle pas des risques même si son succès se révèle indéniable, essentiellement aux Etats-Unis ? Des célébrités, de toutes les nationalités, encensent la placentophagie comme Jennifer Aniston, Joey Starr (et oui cela peut surprendre !) ou pour terminer Victoria Beckham.
Un bébé américain victime d’une infection bactérienne car sa mère l’avait allaité tout en prenant innocemment des gélules de placenta déshydraté à l’hygiène douteuse
Mais le succès de cette pratique pourrait être mis à mal par les autorités sanitaires américaines car un fait divers vient de ternir la relative bonne réputation de la placentophagie : dans l’Oregon, un Etat longeant la côte du Pacifique Nord, un nourrisson a été la victime d’une infection d’ordre respiratoire, ayant nécessité un passage à l’hôpital. Les coupables de cet incident fâcheux de santé, loin d’être bénin, sont des gélules de placenta avalées régulièrement par sa mère, qui ne pouvait, en aucun cas, deviner qu’elles étaient non seulement riches de placenta déshydraté mais aussi bourrées de bactéries. La mère a ainsi, en toute innocence, transmis ces bactéries à son bébé, par une voie, saine ainsi que naturelle, c’est-à-dire en le nourrissant au sein. Mais l’allaitement a été une porte ouverte aux bactéries en étant une voie de contamination aisée. Notons néanmoins que grâce au renfort bienvenu d’antibiotiques, cette bactériémie à GBS s’est révélée traitée efficacement en onze jours. Le bébé est requinqué.
Les vertus de la placentophagie divisent les spécialistes par un manque d’études en sa faveur et le CDC met une mise en garde sur une consommation étant très à la mode
Ce fait divers a été remarqué par le CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies) dont le regard sera certainement beaucoup moins bienveillant par rapport à la placentophagie. Si, comme on l’a remarqué, très souvent, le placenta est séché, broyé et mis en gélules (c’est le processus dit d’encapsulation), il peut être consommé sous beaucoup d’autres formes, d’ordre vraiment insolite. Cru ou cuit, le placenta peut se décliner, pour citer deux exemples, en cocktail tout autant qu’en smoothie, qui sont deux recettes en vogue de chez nos voisins d’outre-atlantique. Le CDC refuse de cautionner toute vertu fantasmée ou réelle d’une consommation régulière ou ponctuelle de placenta. Ira-t-il jusqu’à mieux encadrer une telle pratique s’étant démocratisée à une grande vitesse ? Les études scientifiques sont appelées à être plus nombreuses pour justifier les bienfaits d’une consommation de placenta. L’alimentation est normalement très suffisante en nutriments. Ne négligeons pas les risques infectieux.
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