Le Canada, avec en premier lieu, la province de Colombie-Britannique, située à l’ouest du pays, est confronté à une grave crise de surdoses d’opioïdes, qui sont surtout imputables au fentanyl, un analgésique qui rend immédiatement et gravement addict : cette drogue est, source d’inquiétude vraiment légitime, 50 fois plus puissante que l’héroïne et 100 fois plus que la morphine. Afin de faire face à cette épidémie d’overdoses, hécatombe sans aucun précédent, les autorités canadiennes ont débloqué une enveloppe de 45,5 millions d’euros.
Qu’est-ce que le fentanyl, cet analgésique de synthèse aux effets semblables aux opiacées qu’il dépasse même par sa puissance ?
Le fentanyl est un médicament antidouleur utilisé notamment dans de graves cas de cancer. Il est distribué depuis les années 1960 en patch ou en pastille, et n’a pas tardé à circuler dans la rue sous forme d’un cocktail dévastateur de fentanyl-héroïne. Mais récemment, les ventes se sont multipliées (les Etats-Unis ne sont pas non plus épargnés). Il est vendu pur, comme substitut idéal d’héroïne, ou parfois en prétendant qu’il s’agit vraiment d’héroïne, sans que le consommateur ne soit au courant de la duperie. Ses effets sont immédiats et peuvent tuer dès la première prise, déclenchant une addiction vraiment grave.
Une crise aux opioïdes qui sévit dans l’ensemble du Canada mais qui touche principalement la province de Colombie-Britannique
Si la crise d’opioïdes dévastatrice touche l’ensemble du pays, il est reconnu à juste titre et à juste mesure que c’est la Colombie-Britannique qui est de très loin la province la plus durement affectée. Des statistiques le prouvent : plus de 900 personnes sont mortes de surdoses l’année dernière, ce qui équivaut à une augmentation de 80 % par rapport à 2015. La Colombie-Britannique a d’ailleurs décrété l’état d’urgence sanitaire dès l’année dernière mais avec des chiffres qui ne faiblissent pas pour autant : en février 2017, 4 décès par jour ont été à relever dans cette province de « seulement » 4,2 millions d’habitants.
Une crise sanitaire dont le gouvernement canadien mesure la gravité avec une injection combattive de 65 millions de dollars
Dans un communiqué de presse, en date du 17 février 2017, le gouvernement canadien a affiché des moyens ambitieux mais réalistes. « La crise des surdoses actuelle a une incidence dévastatrice sur de nombreuses collectivités » a-t-il reconnu. « Un financement additionnel de 65 millions de dollars sur cinq ans pour des mesures nationales d’intervention contre la crise des opioïdes et la mise en œuvre du Plan d’action du gouvernement pour lutter contre le mauvais usage des opioïdes » ont été jugés nécessaires. « Plus 10 millions de dollars en soutien urgent à la Province de la Colombie-Britannique pour l’aider à lutter contre les effets écrasants de la situation d’urgence dans cette province » sont aussi à retenir parmi ses résolutions.
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