Un cas d’ESB, la maladie de la « vache folle », est sous le coup d’une suspicion sévère, au sein d’un élevage de 400 vaches de race Salers des Ardennes, a annoncé, ce mardi 22 mars, le ministère de l’Agriculture. L’attente de la confirmation ou non de ce cas isolé et suspect est d’autant plus difficile que l’on croyait s’être débarrassé pour toujours d’une telle maladie bovine depuis 2011. Ce possible come-back indésirable est une source d’inquiétude des plus légitimes chez tous les acteurs de cette filière agricole.
Des résultats attendus d’ici une dizaine de jours au maximum pour validation ou non un cas suspecté dans les Ardennes
Un prélèvement sur l’animal décédé a été envoyé pour une analyse pointue et rapide (le délai d’attente s’élève sur une durée de 8 à 10 jours) au, tout spécialement dévoué à cette maladie spécifique, laboratoire européen de référence pour l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), en Grande-Bretagne, qui entérinera ou non la présence ou non d’ESB. Notons que le dernier cas d’ESB avait été détecté en Irlande en juin 2015. Par mesure de précaution et pour circonscrire toute menace de contagion possible, l’éleveur s’est vu, par arrêté préfectoral, interdire tout mouvement de son troupeau. Cette mise en quarantaine, anticipant l’éventualité du pire, à savoir un retour validé de l’ESB en France, viendrait mettre un terme, à une classification élogieuse par une organisation de référence, l’OIE, de la France, comme un pays à « risque négligeable », l’année dernière. La France est en effet, sans cas de « vache folle » attesté, depuis 2011.
La France aurait-elle baissé la garde trop précocement concernant les animaux les plus jeunes pour relancer ses exportations ?
En France, depuis octobre 2014, on note que la surveillance vis-à-vis de l’ESB, s’est peut-être relâchée trop tôt. Ainsi seuls les bovins soumis à deux critères principaux (un âge de plus de 12 ans et une possible ingestion de farines animales) se révèlent être obligatoirement soumis à un test de dépistage. Ce dernier prévaut aussi pour ceux morts hors abattoir, envoyés à l’équarrissage et âgés de plus de 4 ans, ce qui concerne apparemment le cas du bovin, dont nous attendons le verdict-couperet concernant l’ESB. C’est l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) qui aurait repéré l’animal au stade de l’équarrissage avec de premières analyses inquiétantes mais nécessitant à ses yeux, un passage au crible tout de même au labo européen référent situé au Royaume-Uni. Il en va de l’avenir de la filière bovine, notamment à l’exportation, où nous excellons, mais dont des marchés pourraient nous échapper.
Petit rappel de l’histoire de l’ESB de son apparition au Royaume-Uni à son caractère épidémique dans l’Hexagone en 2001
En octobre 2014, les professionnels français, soulagés avec un effacement progressif du spectre de la « vache folle », avaient obtenu la levée des tests de dépistage de l’ESB concernant les animaux nés depuis 2002, afin de délester d’un poids les contraignant à une certaine inertie, les exportations. Ce dépistage avait été rendu obligatoire en 2001, au moment du pic épidémique de la maladie de la « vache folle », contraignant à retenir les carcasses 24 heures après abattage, le temps d’obtenir les résultats des analyses. Apparue au Royaume-Uni dans les années 1980, l’ESB s’était étendue à de nombreux pays en Europe et dans le monde à cause de l’utilisation de farines animales contaminées. Suspectée également d’être à l’origine d’une nouvelle déclinaison de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l’homme, elle avait suscité, entre autres phobies, l’inquiétude des consommateurs et une grave crise sanitaire affectant la filière bovine.
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