Son arrivée remarquée est d’actualité désormais : la gastro-entérite est bien là. La météo clémente, qui nous a offert jusqu’à Noël, un printemps persistant aux températures d’une douceur inhabituelle, vient de céder sa place à la saison de rigueur. L’hiver retardataire s’installe enfin avec sa cohorte de virus aguerris se mesurant à nos défenses immunitaires. La redoutable gastro-entérite, formellement passée à l’offensive dans un laps de temps très court, à savoir en l’espace de deux semaines, arrivant enfin avant même la grippe cette année, sévit désormais sur l’ensemble du territoire métropolitain. Le seuil épidémique vient d’être dépassé dans l’immense majorité des régions (selon l’ancien découpage administratif) à de très rares exceptions près. Le réseau Sentinelles en charge de la veille sanitaire des épidémies à l’échelle nationale, sous l’autorité coordinatrice de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et bénéficiant de l’expertise de l’université Pierre et Marie Curie, a remarqué un essor considérable des consultations dans les cabinets de médecine générale pour un motif récurrent à savoir les diarrhées aigües (au moins 3 selles liquides ou molles par jour datant de moins de 14 jours) qui constituent l’un des symptômes permettant le diagnostic fiable d’une gastro-entérite contractée. Le bulletin épidémiologique de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) pour la semaine dernière (du 4 au 10 janvier 2016), confirme l’installation dans la durée d’un taux d’incidence des cas de diarrhée aiguë estimé à 219 cas pour 100 000 habitants soit 143 000 nouveaux cas recensés. Le seuil de l’épidémie est considéré comme atteint à partir de 194 cas pour 100 000 habitants : il a donc été franchi mais son taux d’incidence serait appelé à grimper encore d’où des gestes simples que nous allons vous conseiller pour l’éviter car ce virus est d’une transmisson facile et interhumaine.
L’épidémie semble enfin décidée à s’installer partout et pour de bon
Pour l’instant, en nous situant à l’échelle des régions, si épidémie indéniable il y a en effet (avec un pic atteint pour cette deuxième semaine consécutive), la cartographie vire progressivement au rouge (pour y être complètement très prochainement ?) mais est loin d’être uniforme avec différentes couleurs soulignant son intensité variable. La semaine inaugurale du seuil épidémique franchi pour la première fois, selon le bulletin hebdomadaire épidémiologique de l’Institut national de veille sanitaire (InVS), allant du 28 décembre au 3 janvier, affichait les taux d’incidence les plus élevés dans les 3 régions suivantes : la Lorraine, le Limousin et enfin la Provence-Alpes-Côte-d’Azur. En ce qui concerne la deuxième semaine, les taux d’incidences les plus élevés ont été relevés en Languedoc-Roussillon (389 cas pour 100 000 habitants), Nord-Pas-de-Calais (380 cas pour 100 000 habitants) et Champagne-Ardenne (363 cas pour 100 000 habitants). Il convient de noter que la situation qui empire partout en France évolue jour après jour et même parfois dans une seule et même journée ! L’âge des personnes touchées est variable avec une fourchette allant de 4 mois à 96 ans (la moitié ont cependant moins de 25 ans et l’égalité entre les deux sexes prévaut) et seulement 0,4% des malades ont été obligés d’être hospitalisés. L’absence d’afflux (surtout des enfants en bas âge) ou de congestion (ce qui s’est déjà produit de par le passé) aux urgences attestent du caractère gérable de la situation qui est pour l’instant sous contrôle. Mais ne nous leurrons pas : la France est belle et bien entièrement touchée par la gastro-entérite. Les épidémiologistes tirent la sonnette d’alarme tout en prédisant un scénario plus clément que d’autres années concernant ce virus hautement contagieux. Ce qui n’est nullement une raison valable pour les autorités sanitaires de baisser la garde et d’en appeler à la vigilance de tous.
Les gestes simples et précautions sanitaires à adopter pour l’éviter
Selon les recommandations de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), qui se rappellent à notre mémoire chaque année, le lavage des mains, plusieurs fois par jour, puisque la maladie se transmet facilement par simple contact humain, est on ne peut plus recommandé et trop souvent négligé : c’est un geste qui constitue un premier rempart d’hygiène élémentaire contre la transmission virale d’un individu à un autre. Il conviendrait ainsi de se plier à cette règle saine après s’être mouché, avoir éternué ou au sortir des toilettes. La manipulation des bébés et la préparation culinaire nécessitent aussi l’usage précautionneux du savon ou d’un gel hydroalcoolique. Notons de ne pas oublier ces mesures de précaution surtout lorsque qu’il s’agit d’être en société pour se préserver ou ne pas contaminer les autres. Les principaux symptômes de la gastro-entérite aigüe (GEA) sont, avec les vomissements et les maux de ventre, tous les deux terribles, la diarrhée aigüe déjà évoquée plus haut. La GEA peut s’accompagner d’un état fébrile mais ne dure en moyenne que 1 à 3 jours. C’est donc le caractère fulgurant du virus qui est le plus significatif. Les populations les plus à risques sont les bébés et les personnes âgées même pour une maladie à la réputation bénigne. Il conviendrait, conseil bienfaiteur, pour éviter la déshydratation qui est quasi-systématique, de boire sans lésiner sur les quantités, de l’eau de préférence.
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