Même si l’étude britannique, que nous allons baliser, est valable uniquement chez nos chers voisins d’outre-manche, elle se révèle cependant riche d’enseignements à tirer, concernant le sucre, présent à des taux hallucinants, dans les boissons fruitées, et qui engage la bonne santé des enfants. Ainsi, les jus de fruits qu’ils soient 100% pur jus, ou coupés avec d’autres aliments liquides ou exhausteurs de goût additionnels, ainsi que les smoothies (boisson en vogue, à base de fruits mixés arborant une texture unique, épaisse qu’un jus, plus liquide qu’une purée, moins glacée qu’un sorbet), dont les enfants raffolent, ne sont pas aussi sains qu’on pourrait le croire, et leur teneur excessive en sucre affole l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé). C’est ce qui ressort d’une étude révélatrice dont les résultats ont été publiés en ligne le 23 mars dernier dans la revue BMJ : le sucre est en effet présent, avec des proportions inquiétantes, dans ces trois sortes de boissons, qui ont pour cible marketing privilégiée les enfants. Si ces derniers ont l’excuse de l’innocence, vis-à-vis des réels dangers encourus par l’ingestion de ces boissons fruitées, les parents, de la même façon que les autorités sanitaires, doivent réagir de façon ad hoc, face à ce qui pourrait devenir un véritable fléau chez nos voisins britanniques. Les chercheurs, pour mener au mieux possible leurs travaux, ont mesuré la teneur en sucres libres (glucose, fructose, et sucres naturellement présents dans les jus) de 203 boissons, dédiées spécifiquement aux enfants, et vendues dans pas moins de 7 chaînes de supermarchés de Grande-Bretagne. La répartition est la suivante : 21 jus de fruits, 158 boissons à base de jus, et 24 smoothies. C’est une étude volontairement à grande échelle, afin de pouvoir obtenir des résultats, collant au plus juste, à un problème de santé publique manifeste chez nos voisins britanniques.
Des résultats alarmants attestant du règne du tout-sucre et du trop-sucre avec les smoothies qui trustent la première place de l’étude
Les résultats sont catastrophiques et témoignent d’un marché des plus lucratifs, celui des boissons pour enfants, dont les acteurs principaux, sous des dehors étant le plus souvent attirants dans les rayons des supermarchés (le packaging se révèle être un exemple flagrant), auraient joué trop longtemps la carte du mutisme à propos des méfaits dus au tout-sucre même au trop-sucre, dont il avaient, à n’en pas douter, la pleine connaissance : parmi les boissons passées au crible, toutes contiennent en moyenne 7 grammes de sucre pour 100 ml. Si certaines boissons ne contiennent aucun « sucre ajouté », encore baptisé « sucre libre » (les « sucres libres » sont ceux mis en surplus à la nourriture par les manufacturiers, les chefs cuisiniers ou par les individus lambdas dans leur propre assiette), d’autres culminent pour atteindre 16 grammes. Les smoothies avec 13 grammes pour 100 ml, ne se révélant pas aussi doux en dépit de leur appellation alléchante, occupent la première place, et sont suivis de près par les jus de fruits « 100% pur jus » (10,7 grammes) qui voient leur côté qualitatif décliner. Les boissons à base de fruits se distinguent de façon remarquée avec une concentration de « seulement » 5,6 grammes de sucres. Parmi ce large éventail testé de produits à base de jus vendus dans libre service, 85 contenaient au moins 19 grammes de sucre, soit l’apport maximal journalier toléré de sucre pour un enfant britannique.
Des effets, échelonnés dans le temps, sur la santé immédiate ou future des enfants, avec notamment l’obésité redoutable au Royaume-Uni
Certains smoothies, qui sont les plus sournois, de par leurs apports se révélant cachés mais véritables bombes à retardement, présentaient un dosage allant jusqu’à 8 cuillères à café de sucre tenant dans un verre de 20 cl, soit pas moins de 3 fois la dose recommandée sur une journée complète. Les chercheurs demandent fermement aux industriels d’arrêter au plus vite d’ajouter du sucre dans les boissons qui en sont déjà naturellement nanties. Ils suivent presque mot pour mot les recommandations de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), qui a déterminé qu’un apport en « sucres libres » (sucres cachés), inférieur à un ratio de 10% de la ration (5% serait la statistique idéalement recherchée à atteindre tel le Graal) énergétique totale, amoindriraient les risques, bel et bien réels avec une immédiateté redoutée ou potentiels en s’inscrivant dans la durée, encourus par les enfants, concernant des pathologies qui étaient comme le diabète, le surpoids, ou encore les dents cariées, jusque-là l’apanage de leurs aînés. L’obésité sévit déjà en Grande-Bretagne : un quart de la population adulte est diagnostiquée obèse, d’après des données chiffrées datant de 2015. Les adolescents (la tranche d’âge retenue va de 11 à 15 ans), hypothèquent, inconsciemment ou en jouant aux têtes brûlées, leur précieux capital santé : 37 % des garçons et 36 % des filles sont déjà obèses. Il est temps d’arrêter les dégâts déjà suffisants.
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