Le tatouage au henné offre une alternative, des plus attractives, aux tatouages permanents. Sa côte de popularité est au zénith surtout en cette période estivale et auprès des jeunes. Son côté éphémère donne une fausse impression de sécurité. Spécifions que le consommateur doit être au courant des risques aigus et chroniques, qui sont réels, de l’application de henné noir sur la peau. Les autorités sanitaires ont pris conscience du problème.
Le henné noir, qui a pour vocation première un caractère temporaire, peut à l’inverse perdurer avec une apparition d’une forme d’eczéma allergique
Les dermatologues et allergologues ont été les premiers pour donner de la voix à cette problématique de santé publique. Ils ont signalé à l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) des cas de dermatite de contact. Cette dernière, pour employer des termes plus simples, est une forme particulière d’eczéma allergique. Il s’agit d’une éruption cutanée avec des papules et des vésicules. L’éruption est souvent douloureuse, avec un œdème possible à redouter. L’éruption est localisée exclusivement au site du tatouage. L’éruption se déroule en moyenne dans les sept à quinze jours après application du tatouage, mais la PPD, qui en est la cause directe reconnue, parfois si puissante, peut entraîner une réaction, quasiment instantanée, dans les 48 à 72 heures. Les risques sont réels.
La PPD, provoquant les dermatites de contact allergiques, consécutives aux tatouages au henné noir, est une substance hors-la-loi, à éviter absolument
C’est une substance du henné noir qui serait responsable, presque tout doute levé, d’être à l’origine des allergies : la paraphénylènediamine (PPD). Cette dernière n’est autorisée exclusivement que dans des cas restreints avec parcimonie. Nous pensons aux cosmétiques (teintures capillaires). Il est hallucinant de se dire que la PPD est également un colorant textile ! « Cette substance est ajoutée illégalement au henné afin de donner une couleur noire aux tatouages et d’augmenter leur longévité », explique l’ANSM dans un communiqué attestant d’une méconnaissance de la composition du henné noir. La redoutée PPD peut entraîner des complications sévères qui découlent des dermatites de contact allergiques : ainsi, une hospitalisation peut s’imposer avec un pronostic vital engagé.
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