Plus de la moitié (55%) des 280 000 personnes porteuses d’hépatite B en France seraient dans l’ignorance complète du fait inquiétant qu’elles soient infectées : un chiffre qui est loin d’être rassurant.
Prenant le sujet vraiment très au sérieux, le souverain ministère des Affaires sociales et de la Santé a diligenté la HAS (Haute Autorité de Santé) pour une évaluation de l’utilisation applicable des tests rapides d’orientation diagnostique, plus connus sous l’abréviation de TROD, pour un dépistage de la maladie renforcé : nous devons avoir conscience que les TROD constitueraient un outil complémentaire à un dépistage biologique classique qui demeure la méthode de référence. La HAS estime par ailleurs que les tests rapides émergents devraient être un dépistage combiné avec d’autres TROD (VIH ; hépatite C).
Un test à l’utilisation très simple à destination essentiellement des personnes à risque
Selon un communiqué de presse émanant de la HAS en date du 25 juillet 2016, « La réalisation d’un TROD ne requiert qu’une goutte de sang prélevée par microponction au bout du doigt, ce qui rend sa réalisation plus facile et plus acceptable qu’un prélèvement veineux pour les personnes à dépister. Les TROD présentent en outre l’avantage de pouvoir être utilisés dans un cadre non médicalisé, par le biais de structures associatives et médico-sociales, qui agissent au plus près des personnes à risque et qui sont les plus à mêmes d’atteindre les populations éloignées des structures de soins. » Ces tests sont le premier révélateur d’un diagnostic précoce mais demandant confirmation, par son prédécesseur toujours d’actualité, en vue d’un diagnostic sans aucun équivoque.
Le TROD VHB est d’une utilité extrême mais est complémentaire au test le plus classique
Si les performances de ce test sont jugées suffisantes par la HAS, le TROD ne peut se substituer au test réalisé en laboratoire, qui reste le test de référence dans le dépistage de l’hépatite B. C’est pourquoi la HAS le recommande comme un outil de dépistage complémentaire, utilisable pour toucher des populations à risque insuffisamment dépistées :
- en cas de résultat positif, le résultat devra toujours être confirmé par un test sanguin classique (si le résultat est confirmé, une prise en charge spécialisée devra être proposée et la vaccination envisagée pour l’entourage familial) ;
- en cas de résultat négatif, une confirmation par test sanguin classique devra être encouragée afin de savoir si la personne peut bénéficier d’une vaccination.
Vers une stratégie de dépistage combinée du VIH/hépatites B et C grâce aux TROD ?
La HAS a d’ores et déjà reconnu la juste place des TROD VIH et des TROD VHC dans la stratégie de dépistage de ces deux infections, loin dêtre bénignes, respectivement en 2008 et en 2014. Elle préconise maintenant de poursuivre encore plus loin avec un dépistage combiné du VIH et des hépatites B et C en s’appuyant sur les TROD existants pour ces trois souches virales. En effet, les populations les plus exposées sont souvent infectées par plusieurs de ces virus simultanément et partagent certains facteurs de risque de contamination (par voie sanguine et sexuelle). Toujours selon la HAS il serait souhaitable qu’ un chiffre exponentiel d’associations volontaires puissent participer au dépistage et disposer de formations appropriées sur les infections sexuellement transmissibles (IST) et aussi la vaccination
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