Ce mercredi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Alliance mondiale contre la rage (GARC : Global Alliance for the Control of Rabies) ont annoncé un plan mondial visant à faire disparaître totalement les décès dus à la rage humaine d’ici 2030. Cette initiative représente la première occasion où les secteurs de la santé animale et humaine se réunissent en vue d’adopter une stratégie commune contre cette maladie aux effets dévastateurs qui est pourtant grandement négligée. Il faut espérer que la synergie fonctionne et que l’objectif ambitieux « zéro » cas aboutisse : la rage provoque 59 000 décès, en moyenne, chaque année et dans le monde.
La vaccination des chiens est l’une des mesures phares du plan mondial d’éradication totale de la rage chez l’homme
La rage est une maladie infectieuse d’origine virale et qui est, constat accablant, presque toujours mortelle une fois que les symptômes cliniques sont apparus. Dans environ 99% des cas chez l’homme, elle est transmise par des chiens domestiques. C’est principalement la salive des animaux infectés, par une morsure ou une égratignure, qui la transmet à l’être humain. Notons que rage est une maladie à prévention vaccinale. La vaccination des chiens est la stratégie qui est à la fois la plus rentable et la plus efficace pour éviter la rage chez l’homme. Ainsi, la vaccination des chiens permettrait de diminuer une grande quantité de décès imputables à la rage mais aussi le besoin d’une prophylaxie postexposition s’insérant dans un cadre de soins aux patients mordus par des chiens malades. Spécifions que les animaux sauvages sont aussi des vecteurs notables de transmission pour l’homme comme les chauve-souris. La rage sévit dans le monde entier sauf l’Antarctique. Ainsi ce sont 150 pays qui sont impactés par un pareil fléau.
Une sensibilisation accrue et une démocratisation des soins pour un public aussi large que possible inscrites dans le plan
Chaque année dans le monde, plus de 15 millions de personnes sont vaccinées après une morsure. On estime qu’on évite ainsi des centaines de milliers de décès par an imputables à la rage. Notons que la rage fait partie des maladies tropicales négligées touchant surtout les populations pauvres et vulnérables vivant en milieu rural isolé. Bien qu’il existe des vaccins ainsi que des immunoglobulines efficaces pour l’homme, ces produits ne sont pas facilement disponibles ou accessibles pour ceux qui en ont besoin. Dans le monde, les décès dus à la rage sont rarement notifiés et les enfants de 5 à 14 ans en sont les fréquentes victimes. Le traitement après une exposition, alors que le coût de la prophylaxie postexposition (PPE) est de 40 dollars en Afrique et de 49 dollars en Asie, peut représenter une charge financière catastrophique pour les familles touchées, dont les revenus quotidiens moyens oscillent entre 1 à 2 dollars par personne. « L’amélioration de l’accès aux soins, aux médicaments et aux vaccins pour les populations à risques » est actée dans le plan.
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