On vient tout juste de lever le voile sur une étude prometteuse dans la lutte pugnace que nous menons depuis des années contre le SIDA. Les résultats de cette dernière, parue dans le Lancet et qui a été menée avec soin par une équipe de chercheurs de l’institut Doherty, basé à Melbourne (Australie), sont pour le moins surprenants. L’efficacité prouvée d’un médicament, le disulfirame, autorisé et commercialisé (uniquement sur ordonnance en France), détourné de son utilisation initiale (endiguer l’alcoolisme chronique), pourrait porter des espoirs immenses de guérison. Ce n’est pas la première fois que cela se produit : le Depakote, qui est à la base un anti-épileptique, a prouvé son efficacité notoire, par la suite, concernant les troubles bipolaires.
L’étude australienne porteuse d’un message d’espoir pour les personnes séropositives
L’étude parait simple, au vu de ce que je vais maintenant poser sur le papier. 30 personnes placées sous traitements antirétroviraux se sont vus administrer une posologie de plus en plus importante de disulfirame sur une période de trois jours. Le résultat a été significatif : la molécule agirait sur le virus dormant dans l’organisme en le réveillant, porte ouverte sur son élimination. Nous sommes très loin du résultat escompté par tous, malades, proches, personnes empathiques, qui est la rémission complète des patients séropositifs.
«Réveiller le virus dormant est une stratégie prometteuse pour débarrasser les patients du VIH. Mais «réveiller le virus est seulement la première étape pour l’éliminer», selon Julian Elliot, directeur de la recherche clinique dans le service des maladies infectieuses à l’hôpital Alfred à Melbourne (Australie), auteur de l’étude. «Maintenant, nous devons travailler sur la façon de se débarrasser des cellules infectées» conclut-il. Si une étape dans l’escalade du rempart contre le VIH a été franchie, ce dernier demeure toujours imprenable.
Le SIDA reste hélas un enjeu problématique de santé publique à l’échelle planétaire
En France, 6 400 personnes ont découvert leur séropositivité en 2012, un nombre stable depuis 2007. Elles sont donc porteuses du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) mais n’ont pas encore développé la maladie. Au total 150 000 Français sont porteurs du VIH, dont 30 000 qui l’ignorent. 1 500 cas de sida (syndrome d’immunodéficience acquise) ont été diagnostiqués en France en 2012. Une personne atteinte du sida a développé le VIH dont elle était porteuse et devient une victime facile de maladies opportunistes.
Selon Sida Info Service, dans le monde, en 2013, on comptait 35 millions de personnes vivant avec le VIH. 1,5 million de personnes sont décédées des suites du SIDA en 2013 (contre 2,4 millions en 2005). 2,1 millions de personnes ont été infectées par le VIH en 2013 (contre 3,4 en 2001). On le voit l’épidémie n’est plus sur la pente ascendante. Ceci s’explique notamment par le fait que 12,9 millions de personnes, vivant avec le VIH, ont eu un accès au traitement en 2013. 19,1 milliards de dollars ont été injectés contre le VIH en 2013.
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