Le futur rime avec disparition, pour les amoureux de nos si précieux cousins simiesques, proches sur le plan génétique de nous (à savoir l’actuelle espèce des « homo sapiens »), selon une étude publiée dans une source fiable, Science Advances et dont Le Monde a manifesté vivement de l’intérêt, du fait de sa gravité : les auteurs estiment que 60% des espèces de singes sont en danger d’extinction d’ici 25 à 50 ans. Et nous en serions les principaux fautifs car l’activité humaine, égoïste au possible, réduit, pour des enjeux économiques, l’habitat, étant resté longtemps un sanctuaire, pour les singes, de tous poils.
L’homme met une pression trop forte et pour des intérêts financiers, sur l’habitat longtemps édénique des singes, et qui se rétrécit : 4 espèces de grands singes sur 6 seraient condamnées
Un listing des griefs, à adresser aux irresponsables que nous sommes, répertorie la pression que nous exerçons sur les singes, dont l’impact est mesurée par un accablant jeu de pourcentages : l’habitat des singes est menacé, sous la pression de l’agriculture (76 % des espèces), d’une exploitation forestière dévorante (60 %), de l’élevage grignotant aussi de l’espace (31 %), de la construction routière et ferroviaire, loin d’être bénigne, des forages pétroliers et gaziers, affectant les sols, du fait de l’exploitation minière. A cela s’ajoutent des pratiques décriées, telles que la chasse et le braconnage. L’effet de serre est également en faute.
Cette étude, d’une amplitude jamais autant déployée, dresse un triste tableau de la situation évolutive, sur la voie descendante, des singes, dans un futur des plus proches. Si rien n’est acté pour amoindrir la pression insoutenable, à laquelle ils sont soumis, c’est l’extinction massive, à laquelle nous allons assister : 75% de singes (toutes les populations étant prises en compte), sont à ce jour, engagés sur un déclin, et quatre espèces de grands singes sur six, ce n’est pas rien, engagés sur une disparition imminente, d’après la sérieuse Union internationale pour la conservation de la nature (connue également sous son acronyme : UICN), au rôle majeur depuis sa création (1948).
L’étude nous pousse à réfléchir et à construire des projets, avec une lucidité, s’accompagnant d’un respect enfin pris en compte des singes, et de leur habitat, qui devrait être rétabli et préservé
Ce constat, tout aussi attristant qu’accablant, inquiète profondément l’une des personnes diligentées pour mener à bien, ce recensement inquiétant, en date d’aujourd’hui. Il s’exprime en ces termes pour ne citer que quelques exemples : « Plusieurs espèces, comme le lémur à queue annelée, le colobe rouge d’Udzungwa, en Tanzanie, le rhinopithèque brun ou le gorille de Grauer, ne comptent plus que quelques milliers d’individus. Dans le cas du gibbon de Hainan, en Chine, il reste même moins de trente animaux ». La question, qui se pose, comme un défi, perdu d’entrée ou non, est d’inverser la donne.
Les solutions pour échapper à un fatalisme, où nous serions dans la position statique d’assister, sans réaction constructive, au déclin des singes, sont soufflées par le staff de l’étude, et sont à ne pas négliger. Elles sont basées sur une sorte de concorde retrouvée entre l’homme et le singe : nous pouvons citer le fait d’associer les populations dites « locales » à la gestion intelligente des forêts. « Il s’agit de construire des économies locales fondées sur la préservation des arbres, en développant par exemple l’écotourisme autour des primates », explique Paul Garber, l’une des éminences de l’étude, au témoignage précieux.
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