Le pape François avait annoncé son intention de se rendre à Amatrice, quelques jours après le séisme de 6,2 sur l’échelle de Richter, qui a sévèrement secoué l’Italie centrale, le 24 août 2016. Ce caprice tectonique a occasionné la mort tragique de 298 personnes, dont 234 rien qu’à Amatrice. Cette promesse a été enfin honorée par le souverain pontife, ce mardi 4 octobre 2016, puisqu’il s’est rendu physiquement sur place, et a constaté les dégâts matériels et les séquelles psychologiques des habitants d’Amatrice, avec une retenue exemplaire, tout en demeurant accessible aux fidèles.
Un recueillement papal, dans la simplicité la plus nue et avec une solitude désirée, sur les ruines d’Amatrice
Arrivé, sur les lieux de la catastrophe naturelle, dans la matinée, le pape aux racines argentines, a entamé sa visite par les préfabriqués qui permettent la scolarité maintenue de plus d’une centaine d’élèves de la commune. Triste ironie du sort : l’école, pourtant rénovée, n’a pas résisté aux secousses de cette nuit terrible du 24 août 2016, et s’est complètement effondrée. Puis, il s’est recueilli, complètement seul et avec un silence respectueux, comme il l’avait fait à Auschwitz-Birkenau (Pologne), au milieu des ruines, avant d’exhorter les survivants à ne pas restés prostrés, à ne pas culpabiliser d’avoir le privilège de respirer encore, et à sourire à l’avenir.
Le pape François a avoué, aux habitants, le flot incessant de ses prières, tout en louant la vie avant tout
Il a ensuite pénétré dans la « zone rouge », interdite au public, en raison de certains bâtiments qui menacent encore de s’écrouler (les répliques du séisme ont duré jusqu’au 3 septembre 2016). Avant de poursuivre ses pérégrinations pieuses dans d’autres localités touchées, dans la haute vallée du Tronto, le pape s’est exprimé, avec une douceur infinie, aux habitants : « Je pensais dans les premiers jours de toute cette douleur que ma visite, peut-être, dérangeait plus qu’autre chose, et je ne voulais pas déranger et c’est pourquoi j’ai laissé passer un peu de temps ». Et pour finir : « Je suis ici simplement pour vous dire que je suis proche de vous et que je prie pour vous ».
Le souverain pontife n’a pas attendu sa visite pour réagir avec notamment des secours dépêchés sur place
Le pape François s’est montré profondément affligé par le séisme d’Amatrice et a réagi immédiatement via des actions tranchant avec le protocole du Vatican et une implication sur place de moyens de secours émanant de la cité papale : pour exemple, le matin du drame, il a annulé la catéchèse de son audience générale hebdomadaire, préférant prier pour les victimes. Il est resté toujours au contact, tant spirituellement, mais également en suivant de très près la situation sur le vif. Il est même allé plus loin, fait rarissime pour un souverain pontife, méritant d’être saluer, en envoyant les pompiers du Vatican et une troupe de gendarmes, très rapidement à l’annonce, qui a secoué les esprits de toute l’Italie.
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