La Journée mondiale de lutte contre le sida (World AIDS Day) se tient tous les ans le 1er décembre depuis qu’elle a été inaugurée en 1988. A cette occasion, l’association AIDES publie un rapport sur les discriminations endurées par les personnes touchées par le VIH ou une hépatite. Les interdictions pesant sur elles sont nombreuses et sont autant de portes fermées sur l’égalité des chances qui est l’un des piliers fondamentaux de la République. AIDES s’appuie sur son expérience (année de fondation : 1984) et n’est pas dans l’attente frappée d’immobilisme mais s’inscrit au contraire dans l’action pour mettre un terme à ces discriminations.
Des discriminations aussi nombreuses qu’aberrantes et indignes sur le plan éthique
La première édition du rapport VIH/Hépatites : la face cachée des discriminations dresse un panorama des multiples discriminations obscures qui semblent s’être arrêtées et restées ancrées dans les années 80 pourtant révolues (à part visiblement leurs clichés à l’égard des personnes séropositives qui sont presque frappées par l’anathème ou en tout cas placées en marge d’une société les stigmatisant peut-être un peu trop). Voici quelques exemples éloquents : refusées par un cabinet dentaire sur trois ; refusées pour une demande d’emprunt ; refusées à l’entrée de prestigieuses écoles à l’instar de Polytechnique ou de l’École nationale de la magistrature. Considérées comme « inaptes au terrain » chez les pompiers, dans la gendarmerie, dans l’armée ou la police nationale. Pas de quoi pavoiser avec une tolérance ténue…
Un impact psychologique pour des personnes sans cesse renvoyées à leur maladie
Ces dénis de droits sont vécus comme autant d’humiliations par les personnes touchées. Dans une société qui a encore du mal à lever le tabou sur la séropositivité, ils ont un impact direct sur leur santé, leur qualité de vie et leur accès à l’emploi. Alors que les traitements permettent aujourd’hui de vivre avec le VIH et de réduire de façon drastique les risques de transmission, des réglementations archaïques et des peurs irrationnelles maintiennent les personnes dans une forme de marginalisation sociale. « Il ne faut plus subir, il faut dénoncer les manifestations sérophobes. Ainsi, ensemble, nous contribuerons à y mettre fin » clame Aurélien Beaucamp, président de AIDES. A noter le message de tolérance de Claire Chazal et le témoignage anti-discriminatoire de Jacques Toubon, le Défenseur des droits, dont nous tenons à souligner le soutien et l’empathie.
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