Les préjugés nous laissaient penser que le sida était l’apanage des plus jeunes surfant sur l’inconscience en ayant notamment des rapports sexuels non protégés. Mais la réalité est vraiment toute autre et les personnes âgées (de plus de 50 ans) de l’Union européenne (UE) et de l’Espace économique européen (EEE) sont de plus en plus touchées par le VIH. Ainsi, parmi les personnes infectées en 2015, une sur six était âgée de plus de 50 ans selon une étude publiée mardi dans la revue scientifique The Lancet. L’analyse a porté sur 31 pays européens de 2004 jusqu’à 2015.
Une comparaison entre les porteurs européens du VIH sur douze ans et scindés en deux groupes : les 15-49 ans et les plus de 50 ans
Les chercheurs ont comparé les données des personnes âgées (âgées de plus de 50 ans) avec celles des jeunes (âgés de leur côté de 15 à 49 ans). Ils ont pu extraire les diagnostics du VIH signalés au système européen de surveillance entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2015 et les ont stratifiés selon l’âge, le sexe, l’état de migration, la voie de transmission et le nombre de cellules CD4. Ces dernières sont la cible du VIH et se révèlent, par définition, être des lymphocytes ou plus familièrement des globules blancs. Plus on en a, mieux on se porte, Le diagnostic tardif correspond à un nombre de CD4 inférieur à 350 cellules par μL au moment du diagnostic et le diagnostic lié hélas à une maladie avancée inhérente au VIH à moins de 200 cellules par μL
Les personnes âgées (plus de 50 ans), avec plus de 50 000 nouveaux cas de VIH signalés entre 2004 et 2015, paient un tribut grandissant
Au cours de la période d’étude, 54 102 nouveaux diagnostics de VIH ont été signalés chez les personnes âgées. Le taux moyen de notification des nouveaux diagnostics était de 2,6 pour 100 000 habitants sur l’ensemble de la période de 12 ans. On peut parler de réelle augmentation. Les taux de notification concernant les nouveaux diagnostics de VIH chez les personnes âgées ont augmenté significativement dans 16 pays entre 2004 et 2015, de l’EEE. En 2015, par rapport aux adultes plus jeunes, les personnes âgées étaient plus susceptibles de provenir du pays déclarant, d’avoir contracté le VIH par contact hétérosexuel et de de se présenter en retard pour un dépistage pouvant être salvateur.
Des constatations qui doivent aboutir à l’ouverture suggérée de trois volets : sensibilisation du corps médical, prévention accrue et auto-tests
Selon Lara Tavoschi, auteur principal de l’étude et chercheur au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies en Suède, son interprétation des conclusions de l’étude se résume ainsi : »Nos résultats suggèrent qu’il est nécessaire de fournir des interventions d’évaluation plus ciblées pour les personnes âgées et la population adulte en général, par exemple en sensibilisant les travailleurs de la santé et en élargissant les possibilités de programmes de tests guidés par les indicateurs ». La prévention a déjà montré son efficacité mais s’est hélas énormément raréfiée. Elle doit de plus s’adapter à la tranche d’âge des plus de 50 ans.
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