Ce mercredi 8 février 2017, la sérieuse revue Occupational and Environmental Medicine a mis en avant, via un article, et en s’appuyant sur des assises scientifiques solides, le fait accablant et inquiétant, que les femmes, travaillant de nuit et portant d’une manière trop pérenne des charges lourdes, seraient amenées à être moins fertiles que les autres, étant soumises à une pénibilité épargnée et un impact beaucoup moins néfaste sur la maturité nécessaire de leurs ovocytes.
Une étude américaine dresse un état des lieux inquiétant de la fertilité chez les femmes soumises à des horaires décalés et affectées à manipuler des charges trop lourdes
Les auteurs de l’étude, issus de l’Ecole de Santé Publique de Harvard, localisée à Boston, aux Etats-Unis ont, pour bâtir les fondations de leurs travaux, fait appel à un panel, pour le moins restreint (c’est le talon d’Achille assumé de leur part) de 473 patientes, hospitalisées au sein d’une clinique spécialisée et en demande d’un traitement pour la fertilité. L’âge moyen du panel était de 35 ans et parmi celui-ci 313 patientes ont eu recours à la FIV (ou fécondation in vitro).
L’étude s’est penchée sur divers marqueurs de la fertilité, dont la maturité des ovules ou encore le taux d’œstrogènes. A ceci, se sont ajoutées des questions sur leurs conditions de travail. Celles d’entre elles qui étaient amenées à porter régulièrement de lourds objets avaient en moyenne 14,5% d’ovocytes matures en moins que les autres femmes. Les personnes, en surpoids (IMC ou « indice de masse corporelle » supérieur à 25) et/ou ayant franchi le cap des 37 ans, seraient les plus exposées.
Le rythme circadien perturbé et le nombre restreint d’ovocytes arrivant à maturité sont les principaux fautifs ayant un impact négatif sur une fécondation des plus difficiles
Le travail en horaires décalés, véritable obstacle que nul ne peut ignorer désormais, pourrait perturber le rythme circadien, que nous pouvons définir ainsi : le rythme circadien est l’étude d’une période de 24 heures pendant lesquelles un certain nombre de mécanismes biologiques et physiologiques se répètent. Les rythmes circadiens sont calqués sur une horloge interne qui régule le rythme de l’état de veille/sommeil. Son analyse répond au nom de chronobiologie.
Du processus de maturation et de division de l’ovocyte, effectué au sein de l’ovaire, naît l’ovule. Lors de chaque cycle menstruel, cet ovule est expulsé hors des ovaires pour être fécondé par un spermatozoïde. Le fait que peu d’ovocytes deviennent matures chez les femmes habituées à porter des charges lourdes ou à travailler de nuit réduit donc leurs chances de tomber enceintes. Cette étude doit en appeler d’autres pour consolidation de ses résultats.
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