Nous pouvons affirmer que le droit à l’avortement recule aux Etats-Unis, déjà depuis plusieurs années, et c’est un bras de fer permanent qui a lieu entre les Républicains (essentiellement car ils incarnent le conservatisme) et les féministes (aux arguments pro-IVG). Le Texas ne déroge pas à cette règle, qui entrave les Américaines à disposer librement de leur corps, et est sur le point de rendre effective l’incinération ou l’enterrement polémiques de tout fœtus, issu résiduel, d’un avortement dénigré.
Ultra-conservateur par excellence, l’Etat du Texas renforce son arsenal législatif contre l’avortement, avec des funérailles obligatoires pour tout fœtus avorté
Le Texas persiste dans sa bataille, loin d’être une tendre guerre, contre la pratique de l’avortement. Nombreuses sont les mesures adoptées par cet Etat, l’un des plus conservateurs des Etats-Unis, qui s’érige contre l’IVG (Interruption volontaire de grossesse). Ce lundi 28 novembre, la prise en compte d’une considération nouvelle, sous prétexte de dignité, vis-à-vis des restes de tout fœtus, issu d’un avortement, rend l’incinération ou l’enterrement obligatoires, des restes des bébés en gestation, à ce stade du développement pré-natal. Cette information provient de nos confrères du Washington Post. Ceci met un terme définitif à l’abandon systématique des restes fœtaux dans des décharges sanitaires. Les Républicains ont le sourire, les féministes moins. Pour le gouverneur Greg Abbott, qui préside à la destinée du Texas, depuis son élection, le 4 novembre 2014, et surtout sa prise effective de fonctions en 2015, il s’agit de « redonner la parole aux bébés qui ne sont pas nés », tel que rapporté, par CNN.
Une mesure qui a attisé la colère des féministes, pour qui le Texas devrait respecter un droit à l’avortement, signifiant pour elles, un droit à disposer de leur corps
Proposée à une adoption législative, remontant à juillet dernier, la mesure avait été loin de faire l’unanimité, et avait même suscité des levées de boucliers, d’où un débat des plus enflammés. David Brown, l’une des éminences grises, du Centre des droits de la reproduction (Center for Reproductive Rights), est même monté au créneau, dans les colonnes du Texas Tribune, pour qualifier cette nouvelle mesure, à la fois rétrograde, à la fois coercitive, à ses yeux éclairés. Il n’avait pas hésité à qualifier cette dernière de « fardeau inutile » et d’un droit de regard impudique dans les « croyances personnelles ». La femme était, encore une nouvelle fois, stigmatisée, si elle optait pour un avortement. Pour apaiser la polémique, la Commission d’Etat de la santé (Health and Human Services Commission), s’est quelque peu ravisée, quant au contenu de cette mesure, effective à compter du 19 décembre 2016 : elle n’impliquera pas fausses couches et avortements, effectués en dehors des hôpitaux.
0 commentaires