Le projet AcSé-Esmart, qui constitue une première dans le traitement des cancers pédiatriques ne cache pas ses ambitions : l’objectif à atteindre, qui serait de doubler en deux ans le nombre de nouveaux médicaments pour les enfants atteints de cancer, en appelle à la fois à l’efficacité et à la rapidité des scientifiques sollicités. Il y a en effet une urgence à ne pas mésestimer. Ce sont 260 enfants en situation d’échec thérapeutique qui auront droit à un premier essai souhaité concluant.

Cancer

Les cancers pédiatriques les plus fréquents suivant essentiellement l’âge de l’enfant étant atteint par ce fléau même très tôt

Chaque année, environ 2550 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chez les enfants (1 750) et les adolescents (800). Bien que rares, ces cancers constituent la deuxième cause de mortalité entre 1 et 14 ans et la troisième cause pour les 15-18 ans. La survie des enfants et adolescents atteints de ces cancers s’est améliorée de manière très significative ces dernières décennies et dépasse aujourd’hui les 80%. La moitié des cancers de l’enfant survient avant l’âge de 5 ans. On parle de cancers pédiatriques. Avant 1 an, les tumeurs du système nerveux sympathique sont les plus fréquentes, suivies par les tumeurs du système nerveux central et les leucémies.

Entre 1 et 5 ans, les leucémies prédominent avec les tumeurs du système nerveux central. Après 5 ans, les leucémies, les tumeurs du système nerveux central et les lymphomes représentent les cancers les plus diagnostiqués. Ce sont des données de l’Institut national du cancer (INCa), qui a décidé de lancer, de concert avec le centre de recherche Gustave Roussy sans oublier l’association Imagine for Margo le lancement d’un nouvel essai thérapeutique « AcSé-Esmart ». L’objectif ambitieux de ce concept inédit est de faire reculer encore les 20% d’enfants morts trop tôt.

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Un projet baptisé AcSé-Esmart, qui place les enfants souvent oubliés, autour d’un premier essai prodigue de solutions

La recherche sur les cancers pédiatriques accuse un retard important car il s’agit de maladies rares. Pour les laboratoires, dont la recherche n’est que trop rarement désintéressée, il s’agit d’un marché restreint. Il en résulte -ce qui est inadmissible- que l’on traite aujourd’hui les enfants cancéreux en employant les mêmes molécules que les adultes, sans tenir compte des particularités intrinsèques relevant d’un âge aussi précoce. Le projet qui répond au nom de baptême AcSé-Esmart, a été lancé. Pour le centre de recherche Gustave Roussy, l’appui financier de deux précieux mécènes sont les bienvenus : l’Institut National du Cancer (INCa) et l’association Imagine for Margo.

Voici le protocole thérapeutique : il consiste à tester 10 molécules inédites en un seul et même essai. « Ce qui est innovant, c’est qu’une fois que l’on aura analysé la tumeur de ces enfants, plusieurs possibilités thérapeutiques seront proposées, plusieurs molécules qui vont être proposées par plusieurs laboratoires et on pourra faire le choix en fonction de ce qui est le mieux pour l’enfant, en fonction du profil de la tumeur », selon le Dr Natalie Hoog Labouret, une des coordinatrices du projet Acsé-Esmart.

Cancer, Pixabay – PDPics