Lorsque le cancer rentre dans une famille, la maladie bouleverse tout, la qualité de vie se fragilise, la peur du lendemain, l’impression d’être inutile, les finances dégringolent, le moral vit au rythme des analyses, des traitements. Le quotidien devient parfois un enfer pour les proches, tout ce mal-être, il faut le dissimuler pour que le malade ne s’aperçoive de rien, qu’il ne pense qu’à se battre contre la maladie. Tous ces petits sacrifices impactent sur la vie, le sommeil se morcelle, l’appétit disparaît, le stress devient au fil des jours un ami qu’il faut gérer.
La souffrance des aidants est parfois méconnue
À l’occasion du 5e rapport de l’observatoire sociétal des cancers, IPSOS a mené une enquête, le constat est plutôt sombre en ce qui concerne les aidants, leur souffrance est souvent mise de côté, pourtant elle est psychologique, financière. C’est la première fois qu’une étude leur est consacrée, plus de 10% de la population française s’occupe d’un proche atteint de cancer, ces personnes sont principalement des femmes, des actifs et malgré le malaise de la situation, ils tiennent le coup envers et contre tout, afin d’assurer une présence réconfortante qui gère les rendez-vous, les soins.
La difficulté d’évoquer ce mal-être
L’aidant va accueillir le malade à domicile, toute la vie privée est de ce fait chamboulée pour le meilleur ou pour le pire. Lors de l’enquête, certaines personnes interrogées ont expliqué que la difficulté résidait à ne pas pouvoir parler de ce mal-être permanent, de tout garder pour soi, se rendre compte que son conjoint bascule dans la dépendance devient alors insupportable. Plus d’un aidant sur dix doit arrêter son activité professionnelle, plus de 21% ont du mal à boucler les fins de mois, plus de 12% doivent s’endetter .
Des conseils partagés par la ligue contre le cancer
Au vu de ses difficultés, elle suggère quelques recommandations qui faciliteraient la vie des aidants, les conditions d’aide aux malades doivent être élargies, le financement des aides à domicile a également besoin de sérieuses améliorations, la ligue contre le cancer propose aussi que le niveau de dépendance, l’âge des malades soient pris en compte. Le mal-être en silence de tous ces aidants est une porte ouverte à une qualité de vie amoindrie.
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