La grippe revient et est en pleine forme pour mettre à mal nos défenses immunitaires. 1 433 000 personnes auraient consulté un médecin en sept semaines d’épidémie et ce chiffre est sans doute appelé à s’accroître. Nombreux sont ceux qui avaient déjà mis au rang des mauvais souvenirs hivernaux, la grippe saisonnière, qui avait certes entamé une phase de régression, durant le mois de février, pour notre plus grand bonheur, mais ce n’était qu’une illusion. Depuis deux semaines, l’épidémie sévit de nouveau avec des indices épidémiologiques en hausse montrant toute sa vigueur retrouvée. Cette trêve brisée serait imputable essentiellement à la vague de froid qui a débarqué sous nos latitudes et aux vacances scolaires ayant cédé la place aux retrouvailles avec les miasmes liés à la promiscuité dans des salles de cours confinées et aux microbes qui se jouent des enfants dans les cours de récré. « Depuis 15 jours-trois semaines, nous constatons une recrudescence marquée du nombre de cas de grippe dans toutes les régions françaises, comme si une seconde épidémie s’installait », spécifie SOS Médecins, dans un communiqué en date du mercredi 16 mars 2016, paru le même jour que le bulletin hebdomadaire épidémiologique de l’InVS, très suivi par les professionnels de santé, soulignant aussi une activité virale accrue.
Des symptômes sans grande gravité avec cependant beaucoup plus d’enfants de moins de 10 ans contaminés
Lors de la première phase ce sont des patients dits classiques qui ont été touchés, sans complication à noter. La seconde vague n’est pas critique non plus, même si le réseau Sentinelles, un maillage, couvrant tout le territoire, de 1 300 médecins généralistes et d’une centaine de pédiatres libéraux, permettant une remontée des informations par l’Irsan presque en temps réel, met en évidence que le nombre d’enfants, dont l’âge se situe en dessous de 10 ans, affecté par l’épidémie, est en hausse notable. Les 25-35 ans constituent également une cible privilégiée. La grippe se manifeste physiquement, lors de cette nouvelle recrudescence, toujours selon SOS Médecins, par des « symptômes cliniques marqués par des fièvres très élevées, de nombreux malaises vagaux et une durée des symptômes qui s’étale souvent pendant huit jours ». Il convient de noter aussi que « les signes respiratoires et les complications bactériennes sont aussi souvent présents ». L’InVS joue cependant la carte de l’apaisement, complètement justifiée, avec à noter des urgences désertes, car c’est surtout le virus de type B qui sévit et est moins virulent que le A plus pernicieux.
Les indicateurs épidémiologiques sont dans le rouge et attestent d’une nouvelle vague nous prenant de court
Depuis le début de l’épidémie, 1 433 000 personnes, ont consulté un médecin pour symptômes grippaux. Selon le réseau Sentinelles, en France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimé à 425 cas pour 100 000 habitants, soit 277 000 nouveaux cas, au-dessus du seuil épidémique (131 cas pour 100 000 habitants). Ils étaient 241 000 la semaine précédente. C’est la septième semaine consécutive au-dessus du seuil épidémique qui est très largement dépassé et ce presque partout. Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés retenus ont été observés en : Champagne-Ardenne (853 cas pour 100 000 habitants), Nord-Pas-de-Calais (814) et Haute-Normandie (728). L’ensemble des régions de l’Hexagone sont touchées à l’exception de la Corse désormais totalement épargnée. Notons également que le fameux pic épidémique, maintes fois annoncé, n’a toujours pas été atteint : la grippe saisonnière, qui sévit habituellement de novembre à mars, se sera faite désirée, en raison d’une extrême douceur jusqu’à Noël, mais s’inscrit désormais dans la durée.
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